Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ)

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Regroupement d'organismes voués à la promotion, à la vigilance et à la défense des droits en santé mentale.

L'Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) a pour mission de:

  • Regrouper, informer, former et mobiliser ses membres dans le but de promouvoir et de défendre les droits des personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale.
  • Démystifier la « folie » dans son langage et dans son essence.
  • Être porteur d’une vision différente, plus ouverte et plus humaine de la « folie » et dénoncer les abus de la psychiatrie.
  • Établir un rapport de force entre les personnes qui vivent ou ont vécu un problème de santé mentale et tout milieu, structure ou institution qui ne respecte pas leurs droits.
  • Actualiser et promouvoir un modèle québécois de promotion-vigilance et de défense des droits en santé mentale, tel que reconnu dans le «Cadre de référence. Organisme de promotion, respect et défense des droits en santé mentale. Volet : Promotion et vigilance» (1990) et dans le «Cadre de référence pour la promotion, le respect et la défense des droits en santé mentale» (2006). L’AGIDD-SMQ représente ses groupes membres.
  • Revendiquer et mettre au service de la mission tout fonds public ou privé, et ce, sans mettre en péril l’autonomie de l’AGIDD-SMQ et de ses membres.

Ces orientations s’accompagnent d’objectifs spécifiques, lesquels ont été adoptés en conseil d’administration (22 novembre 2011).

Historique:

La Charte des droits et libertés de la personne (1975) garantit à la personne vivant un problème de santé mentale, comme à tous les citoyens et citoyennes, la liberté et l’intégrité ainsi que la protection contre les abus. Durant cette décennie, dans la foulée du mouvement antipsychiatrique et des luttes populaires au Québec, plusieurs ressources communautaires et alternatives en santé mentale voient le jour.

  • En 1982, à Québec, des personnes psychiatrisées, alliées à des intervenants du réseau public et des groupes communautaires, créent Auto-Psy, le premier groupe de promotion et de défense des droits en santé mentale. Dans les années suivantes, d’autres groupes de défense des droits sont mis sur pied un peu partout au Québec. Ces organismes critiquent fortement le traitement réservé aux personnes psychiatrisées par le système de soins québécois et revendiquent des changements majeurs dans les pratiques institutionnelles. Auto-Psy produit deux vidéos qui demeurent des "classiques".  « De la matrice à l’asile » et « La psychiatrie va mourir » dénonçaient, entre autres, l'iniquité de la Loi sur la Curatelle publique. Auto-Psy rédige un Guide des médicaments du système nerveux central. PAL publie son dépliant sur les « Droits et recours des personnes hospitalisées en psychiatrie ou bénéficiaires des services de clinique externe ».[1]  Le terme de « personne psychiatrisée» s'impose : « personne traitée par la psychiatrie et son dispositif institutionnel ».
  • En 1983, une vingtaine de ressources alternatives, dont des groupes de promotion-vigilance et de promotion et de défense des droits, se mobilisent autour du slogan « Ailleurs et Autrement » et créent le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ). Rassemblés autour du RRASMQ les ressources alternatives font de la défense des droits une de leurs priorités avec la création d'un Comité Droits. Le RRASMQ n'intervient pas seulement au niveau des droits des personnes psychiatrisées en santé mentale; le rôle social des municipalités, la réforme de l'aide sociale, sont également abordés par ce biais.[1] Par ses interventions et mémoires tout au long de l'élaboration de la Politique de santé mentale, il met de l’avant la nécessité pour le Québec de se doter d'un système de promotion et de défense des droits.
  • En 1989, le gouvernement du Québec adopte la Politique de santé mentale. Il y reconnaît le rôle important que jouent les groupes de promotion et de défenses des droits et les ressources alternatives, de même que les comités d’utilisateurs de services. Tel que revendiqué par le RRASMQ, la politique prévoit la présence d’un groupe de promotion et de défense des droits dans chacune des régions du Québec afin d’accompagner les personnes dans l’exercice de leurs droits.  Le gouvernement s’engage à les soutenir financièrement. La promotion, le respect et la défense de droits en santé mentale deviennent des préoccupations à l’intérieur du réseau de la santé et des services sociaux du Québec : « Assurer la primauté de la personne implique le respect de sa personnalité, de sa façon de vivre, de ses différences et des liens qu'elle entretient avec son environnement. C'est également miser sur ses capacités, tenir compte de son point de vue, favoriser sa participation  et celle de  ses proches. Cette orientation suppose enfin sa participation dans les décisions qui la concernent, la prise en considération de l'ensemble de ses besoins et de sa condition  bio-psycho-sociale ainsi que le respect de ses droits. »[2]
  • En 1989, suite à l’adoption de la Politique de santé mentale, « le MSSS confie à un groupe de travail le mandat de proposer un cadre général qui situe les rôles respectifs, les liens à établir et les interactions à respecter entre chacun des mécanismes reliés au système de promotion, de respect et de protection des droits… »[3]  Des représentants de ressources alternatives, d’organismes de promotion et de défense des droits en santé mentale y participent. « Le rapport du groupe de travail a clairement déterminé les paramètres devant guider l’action de ces groupes afin d’harmoniser, dans l’ensemble du Québec, la promotion et la défense des droits en santé mentale et de faciliter ainsi l’accès aux recours existants pour les personnes ayant ou ayant eu un problème de santé mentale. »[3]  Deux chapitres du rapport de ce groupe de travail, l’aide et l’accompagnement, la promotion et la vigilance, sont devenus les cadres de référence de ces deux types d’organisation.

«Avant l’adoption de la Politique de santé mentale (1989), les groupes de défense des droits étaient regroupés sous l’égide du RRASMQ. En 1990, en vue d’occuper de manière exclusive le champ de la défense des droits, ces différents collectifs vont créer leur propre regroupement : l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (…). L’AGIDD-SMQ est en fait l’aboutissement d’un long débat visant à déterminer si la défense des droits constituait un volet transversal du travail de chacune des ressources alternatives ou, encore, si elle exigeait un travail spécifique, une expertise particulière, un mandat officiel (en restant communautaire) ainsi qu’un financement indépendant. Les représentations faites lors des consultations de la Commission Harnois (1987) par le RRASMQ (incluant les groupes de défense des droits) penchaient plutôt du côté de la seconde hypothèse».[4]

  • En 1990, les groupes de promotion-vigilance et les groupes régionaux de promotion et de défense des droits décident de former leur propre association provinciale, l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD‐SMQ). La naissance de l’AGIDD-SMQ se fait donc dans la foulée de l’adoption de la Politique de santé mentale du Québec.
  • En 2016, naissance du Mouvement Jeunes et santé mentale, une initiative du Regroupement des auberges du cœur du Québec, du Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec et de l’AGIDD-SMQ. Le Mouvement Jeunes et santé mentale lutte contre la médicalisation des problèmes sociaux des jeunes et ses effets. 
  • En 2006, à partir d’une initiative du groupe régional de promotion et de défense des droits en santé mentale Pro-Def Estrie, l’AGIDD-SMQ met en place une structure provinciale afin que les personnes utilisatrices de services en santé mentale portent une parole collective dans les lieux de décision du réseau de la santé et des services sociaux, et ce, régionalement. En 2017, cette structure se dote d’un nouveau nom : ReprésentACTION santé mentale Québec

Principales réalisations/événements marquants

L’AGIDD-SMQ :

  • Milite pour que les personnes qui vivent un problème de santé mentale soient d’abord et avant tout considérées comme des citoyens disposant des mêmes droits juridiques, politiques, économiques, sociaux et culturels et des mêmes libertés civiques que l’ensemble des citoyens québécois ;
  • Fait la promotion du principe de l’appropriation du pouvoir des personnes ;
  • Fait la promotion de la vision critique en santé mentale ;
  • Dénonce le non-respect des droits des personnes dans le cadre de l’application de la Loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui ;
  • Milite en faveur de l’élimination des mesures de contrôle que sont l’isolement, la contention et les substances chimiques ;
  • Dénonce le non-respect des droits des personnes qui subissent une autorisation judiciaire de soins visant à ce qu’elles soient médicamentées et/ou hébergées contre leur gré ;
  • Favorise la participation des personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale dans les lieux de décision via son volet ReprésentACTION santé mentale Québec ;
  • Milite en faveur du libre choix de l’établissement et du professionnel de santé pour les personnes ;
  • Défend le principe du consentement libre et éclairé aux soins ;
  • Rend accessible une information complète sur la médication via la formation L’Autre côté de la pilule ;
  • Milite afin que les déterminants sociaux de la santé soient le fil conducteur pour l’élaboration des politiques, des plans d’action, et pour la mise en place de tous les programmes gouvernementaux ;
  • Dénonce la médicalisation des problèmes sociaux notamment via le Mouvement Jeunes et santé mentale ;
  • Combat les préjugés par l’entremise de diverses représentations publiques.
Publications
Prix Orange et Citron

La remise des prix Orange et Citron vise, depuis 1996, à sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux liés aux droits des personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale et à favoriser l’émergence de pratiques systémiques respectueuses des droits et recours. Le prix Orange est remis à une personne, un groupe, une association ou une institution qui s’est illustré pour le respect des droits des personnes vivant un problème de santé mentale. Le prix Citron est décerné à une personne, un groupe, une association ou une institution qui a contrevenu au respect des droits des personnes vivant un problème de santé mentale. La tenue d’un grand vote populaire, partout au Québec, détermine les récipiendaires.

Formation L'Autre côté de la pilule

À la demande de personnes utilisatrices de services en santé mentale, l’AGIDD-SMQ a élaboré le programme de formation L’Autre côté de la pilule, en septembre 2000. Une 3e édition a été lancée à l’automne 2019. Cette formation favorise l’appropriation du pouvoir des adultes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale à l’égard de leur médication et de leurs droits. Elle se veut également une démarche visant l’acquisition de connaissances sur les médicaments psychotropes et la compréhension de leurs effets.

Membres, instances ou structures et représentations

Membres actifs

Les membres actifs de l’Association sont :

  • Les groupes régionaux de promotion et de défense des droits en santé mentale : Tout groupe œuvrant exclusivement en promotion et en défense des droits en santé mentale. Leurs conseils d’administration sont majoritairement composés de personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale. Ces derniers adhèrent et mettent en pratique le Cadre de référence pour la promotion, le respect et la défense des droits en santé mentale, ainsi que le code d’éthique national.
  • Les groupes de promotion-vigilance : Tout groupe d’entraide actif en promotion et vigilance des droits en santé mentale et dont le conseil d’administration est composé majoritairement de personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale. Ces derniers adhèrent et mettent en pratique le Cadre de référence. Organisme de promotion, respect et défense des droits en santé mentale. Volet : Promotion et vigilance.

Bas-Saint-Laurent (01)

PLAIDD-BF

Saguenay-Lac-Saint-Jean (02)

Groupe de promotion et de défense des droits en santé mentale région 02 (GPDDSM-02)

Mauricie / Centre-du-Québec (04)

Solidarité Régionale d’Aide et Accompagnement pour la défense des droits en santé mentale Mauricie / Centre-du-Québec

Estrie (05)

Pro-Def Estrie

Montréal (06)

Centre d'activités de Montréal-Nord pour le maintien de l'équilibre émotionnel (CAMÉÉ)

Outaouais (07)

Droits-Accès de l’Outaouais

Abitibi-Témiscamingue (08)

RAIDDAT

Côte-Nord (09)

Droits et Recours en Santé Mentale de la Côte-Nord

Gaspésie/Les Îles de la Madeleine (11)

Droits et Recours en santé mentale Gaspésie – Les Îles

Chaudière-Appalaches (12)

L’A-Droit de Chaudière-Appalaches

Laval (13)

L’En-Droit

Le Cafgraf

Lanaudière (14)

La Rescousse Amicale

Le Vaisseau d’Or (des Moulins)

Pleins Droits de Lanaudière

La Bonne Étoile

La Rescousse Montcalm

Montérégie (16)

Collectif pour la défense des droits de la Montérégie

Le Campagnol

Membres sympathisants

Est membre sympathisant tout organisme, regroupement ou comité d’usagers qui adhère à la mission de l’Association.

Montréal (06)

Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ)

L'Écho des femmes de la Petite-Patrie

Représentations

L’AGIDD-SMQ est membre des organisations suivantes:

Principales sources de financement


Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS).

Voir aussi

  1. Site Web de l'AGIDD-SMQ
  2. Page Facebook de l'AGIDD-SMQ
  3. Compte Twitter de l'AGIDD-SMQ
  4. Chaîne YouTube de l'AGIDD-SMQ
  5. Site Web de ReprésentACTIONsmQ
  6. Page Facebook de ReprésentACTIONsmQ

Références

  1. 1,0 et 1,1 RRASMQ, 2009, Le Manifeste du Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec, page IV et V. Ce texte est une réédition mise à jour du Manifeste de 1991.
  2. Gouvernement du Québec, 1989, Politique de santé mentale, page 23.
  3. 3,0 et 3,1 AGIDD-SMQ, 2008, Actes du colloque La promotion – vigilance : Avec et pour moi… Des pratiques à partager. Page 17. Présentation de Claudine Laurin, Qu’est-ce que le mandat de promotion – vigilance ?
  4. Michèle Clément, Lorraine Guay et Hélène Granbois dans Droits en mouvement, sous la direction de Francine Saillant et Karoline Truchon (2013), p.186.