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Les années d'effervescence politique

À l'aube des années '70, des milliers de jeunes profitent des ouvertures sur le monde créés par la Révolution Tranquille et découvrent qu'ailleurs, d'autres jeunes gens désirent aussi changer les conditions de vie de la majorité.


Travailleurs politisés, humanistes chrétiens, marxistes épris d'idéal et de générosité, ils choisissent le bord des défavorisés et s'engagent sur les terrains de lutte qui se présentent à eux : le syndicalisme, les comités de citoyens, l'émancipation nationale, quand ce n'est pas tous ces champs de bataille à la fois. Le Centre de formation populaire est né de cet élan généreux. Ces dix premières années sont les plus enflammées et les plus déchirantes de son histoire. Le CFP survit grâce à l'acharnement de ceux et de celles qui ont toujours refusé que l'intention du départ ne meure : outiller les laissés-pour-compte et leur donner les moyens de se prendre en main.


Les origines du Centre de formation populaire

Louis Favreau Membre de la première équipe de permanents du CFP


« ...il peut être utile de souligner la filiation du Conseil de développement social de Montréal (CDSMM) et du Centre de formation populaire (CFP), autour de l'équipe d'animation sociale et autour de gens comme Michel Blondin, Jean-Marc Gareau, Pierre Lagrenade et moi. Le projet du CFP prend ses racines au sein de cette équipe. Ces personnes-là s'étaient connues dans les Chantiers de Montréal, un projet inspiré de l'esprit d'Emmaüs de l'Abbé Pierre, c'est-à-dire de travailler à ce que les défavorisés de notre société puissent s'organiser entre eux.

Dès l'époque du CDSMM, notre travail auprès des comités de citoyens passait par l'éducation et par les échanges sur le fonctionnement politique de notre société. À la fin des années soixante, les comités de citoyens se multiplient et donnent naissance au Front d'action politique (FRAP). Celui-ci connaîtra très rapidement des années difficiles avec son échec électoral à l'hôtel de ville de Montréal, au beau milieu de la crise d'octobre de 1970.

C'est dans ce contexte que naît le Centre de formation populaire. Sa fondation s'appuie sur le fait que les gens avaient besoin de comprendre les raisons de cet échec. »

Le CFP, un carrefour en pleine croissance

Les trois années qui ont suivi la fondation du CFP ont été des années heureuses puisque tout réussissait au CFP : le financement est au rendez-vous, les portes des syndicats et des groupes de citoyens s'ouvrent et la publication du document Les travailleurs face au pouvoir, rédigé par Louis Favreau, connaît des tirages record. Le CFP est véritablement un carrefour de jeunes intellectuels engagés, qui se respectent et partagent une vision commune : bâtir un centre de formation au service des travailleurs et de leurs organisations de lutte.

Yves Vaillancourt Membre du conseil d'administration du CFP en 1972


« Parmi les aspects de l'expérience chilienne qui nous intéressaient vivement, il y avait ce projet d'aller vers le socialisme de façon démocratique en utilisant les élections et les institutions démocratiques. Il y avait aussi le souci de donner au projet socialiste un visage humain.»

Solidaire, dès ses débuts, des luttes politiques et sociales menées par les travailleurs ailleurs dans le monde, le CFP entretient, via le réseau développé par Solidarité Québec Amérique latine (SQAL), des liens particulièrement intimes avec les organisations populaires et ouvrières chiliennes.

La crise de 1974-76 : la tentative de liquidation

Le Centre de formation populaire se voulait un carrefour de différentes tendances progressistes qui animaient le Québec de l'époque. Mais, comme au sein de bien d'autres organisations, un vent de dogmatisme atteint le CFP. Des permanents et membres du conseil d'administration adhèrent à une conception de l'action politique qui nie la possible coexistence du CFP, vu comme un éclaireur politique du mouvement populaire et syndical, et du « Parti, avant-garde du prolétariat ». Dans un contexte d'affrontements larvés, la tentative de liquidation est battue par les membres du CFP, dans le cadre d'une assemblée générale en novembre 1976. «Le CFP n'a jamais été autre chose qu'un appareil de la bourgeoisie entièrement consacré à la tâche de détourner la classe ouvrière de sa mission historique. ...le but que nous visons est clair: c'est la liquidation complète du CFP». Ce document de 48 pages, écrit entre autres, par des employés salariés du CFP, illustre le ton du discours marxiste-léniniste que devaient affronter les militants de gauche dans les années 1975-76.

Gordon Lefebvre Membre de l'équipe du CFP de 1974 à 1978


« Le CFP de ces années était une suite, une émanation du FRAP et connaissait ces tendances. Déjà en 1972, de futurs militants d'En lutte et de Mobilisation se rencontraient dans les locaux du CFP et parlaient de leurs projets. Les tensions étaient donc, à mon avis, déjà présentes...


Pour la majorité des permanents, déjà liés au Regroupement des comités de travailleurs (RCT) et à Mobilisation, il devenait incontournable de lier le travail du CFP à leurs démarches personnelles qui les menaient aux organisations politiques en développement - En Lutte et la Ligue communiste -. Selon eux, puisque le Parti devait assurer le leadership des idées, le CFP n'avait plus sa pertinence et sa raison d'être! ...c'est le conseil d'administration, particulièrement Pierre MacKay et Béatrice Chiasson, qui ont pris les moyens pour forcer la tenue de l'assemblée de l'automne 76, contrer la proposition de liquidation et reprendre le contrôle du CFP. »

Louis Favreau


« Le CFP est le premier mouvement à s'être débarrassé de ce que j'appellerais la culpabilité de gauche à confronter d'autres gens de gauche. Cela s'est fait sur les questions de la démocratie dans nos organisations, de l'indépendance vis-à-vis du politique et de l'éthique dans nos activités. »

La reconstruction autour de la formation

Le Centre de formation populaire vient de vivre une crise épuisante. Ses finances, ses permanentes et ses permanents en sont durement affectés.

Néanmoins, le projet est toujours vivant et l'organisme se reconstruit. Le CFP recrute une nouvelle équipe formée, dans un premier temps, de Jocelyne Martineau et de Marcel Boutin et, par la suite, de Hélène Gilbert, de Colette Châtillon, de Suzanne Chartrand et de René Doré. Le CFP reprend son travail d'animation et de formation avec les groupes de base sur des questions comme le fonctionnement démocratique, la gestion financière et les médias d'information. Toutefois, et cela jusqu'à la fin de la décennie, les débats restent sur un registre politique à couteaux tirés : le CFP ne réussit pas à intégrer sa nouvelle équipe de permanents et de permanentes. Les militants marxiste léniniste ont quitté les rangs, mais les incompréhensions entre les praticiens et les «politiques», entre la permanence et les membres des comités de travail, persistent.

Le CFP au coeur du débat national

Ce climat de tension n'empêchent toutefois pas le CFP de contribuer de façon significative et originale aux grands débats de l'heure au Québec et dans les mouvements sociaux : la social démocratie, la condition des femmes et la question nationale. Le CFP publie nombre de documents d'analyse et de réflexion sur ces questions et convie les mouvements aux débats. Les débats sur la question nationale atteignent leur paroxysme dans l'année qui précède l'échéancier du référendum de 1980. Le CFP est le porteur de la position du OUI critique qui va à contre-courant des analyses diffusées par les organisations ML qui elles, prônent l'annulation du vote ou carrément le NON.


«C'est aux indécis qui titubent que je m'adresse. Si c'est un NON, nous avons tous dit que ce sera interprété comme un mandat de changer la constitution et de renouveller le fédéralisme. Ce n'est pas moi seul qui le dit, ce sont 74 députés libéraux à Ottawa et les premiers ministres des neuf autres provinces.»

La campagne référendaire de 1980 a vu le chef réel des forces du NON, l'ex-premier ministre Pierre-Elliot Trudeau, prendre des engagements sans équivoque...

Gérald Larose


« On se souvient du CFP comme « contributeur » à des clarifications d'enlignements syndicaux et d'enlignements politiques à l'intérieur du Conseil central de Montréal; ce sont les années 1978-79 et 80. Je vois une contribution de deux natures à cette époque sur la question nationale : la clarification du rôle des organisations de masse comme la CSN et leur nécessaire autonomie par rapport aux organisations politiques quelles qu'elles soient.

Sur la question nationale, le CFP a été très pertinent pour nous faire redécouvrir la nature même de la CSN comme organisation issue de la question nationale. On s'est aperçu que le projet souverainiste n'était pas réactionnaire mais bien révolutionnaire et qu'à travers cette question, on pouvait avoir un levier puissant de transformation sociale. Je reconnais l'originalité des positions du CFP dans tous ces débats. »

Gordon Lefebvre


« En 1977-78, le Parti québécois était au pouvoir et on savait que le référendum s'en venait et que cette question allait être centrale au Québec. Le CFP a travaillé sur cette question pendant deux ans et a joué un rôle important pour développer une position de OUI critique au référendum.

J'avais moi la conviction, dès 77, qu'il nous fallait développer une position correcte sur la question nationale, sinon on disparaîtrait. J'ai constaté que les groupes qui s'étaient trompés se sont effondrés après.

Les années du communautaire

La défaite référendaire de mai 1980 affaiblit et neutralise le projet nationaliste à l'extérieur comme à l'intérieur des mouvements populaire et syndical.

Malgré leur retrait du paysage politique vers 1982, le passage des organisations marxistes-léninistes a laissé une traînée de réactions vives au sein des mouvements sociaux, face à toute idéologie centralisatrice.

Comment poursuivre le projet initial du CFP? Instinctivement, le CFP revient aux sources et retrouve ses objectifs initiaux : former à l'action autonome, répandre les principes démocratiques, outiller les porteurs de changement social.

Choisissant consciemment de s'investir dans un mouvement communautaire en pleine ébullition, le CFP tente de maintenir vivant un lieu de réflexion et de pédagogie critique et de rétablir les ponts et la continuité avec notre passé.

Des lendemains incertains

Cette période est aussi marquée par huit années de tensions et de conflits face aux analyses et projets des organisations marxistes-léninistes. Ces dernières se sabordent vers les années 1982, sans pour autant dresser de bilan de leurs pratiques passées au sein des organisations populaires et syndicales.

René Doré Permanent au CFP depuis 1979


« Début 1980, le dossier à l'avant-scène, c'est encore la question nationale, avec l'échéance référendaire qui approche. Le CFP mène une longue campagne en faveur d'un OUI critique au référendum. L'échec référendaire a été suivi d'une période creuse, difficile pour le CFP et pour certaines personnes de l'équipe. On déchante, on se remet en question, on se demande où on s'en va. »

Bernard Vallée Membre et partenaire du CFP


« Le début des années '80 est une période de crise, de rejet du politique à la suite de très longues luttes internes avec les militants des groupes ML. On fonctionnait à vue, c'est-à-dire qu'on ne voulait plus être enserré dans un modèle. »

Le colloque de Victoriaville...

En 1986, le Centre de formation populaire s'implique dans l'organisation du colloque de Victoriaville « Fais-moi signe de changement ». Le projet avait été initié par la Corporation de développement communautaire des Bois-Francs qui commençait à nommer, avec d'autres, l'émergence d'une nouvelle génération d'organisations communautaires valorisant l'implication des citoyennes et citoyens dans le développement économique et social d'un territoire, d'une région. En filigrane, on visait à cerner les points de convergence entre différentes générations d'organismes portées par des visions progressistes différentes face au rôle des organisations communautaires dans l'évolution de la société québécoise.

Christine Daniel Permanente et coordonnatrice du CFP de 1985 à 1991


« Ç’a été la première expérience de rassemblement national des groupes communautaires provenant de tout le Québec. On a travaillé autour des perspectives de développement du communautaire. L'expérience a prouvé que c'est difficile de regrouper le communautaire sur le plan provincial, de s'entendre sur un projet commun, à cause de la grande diversité d'intérêts entre les groupes. On avait tenté de cerner des points identitaires communs : ◦le souci d'un fonctionnement démocratique; ◦le communautaire porteur de valeurs alternatives : la prise en charge, l'autonomie individuelle et collective; ◦l'importance de la formation adaptée à nos besoins, faite par nous autres et pour nous autres; ◦le rôle d'éclaireur du communautaire dans la société; ◦la recherche d'un changement social et d'un projet de société.


Pour le CFP, sa participation lui a permis de se faire connaître davantage dans le mouvement populaire à Montréal et aussi en région. »

...et le renouvellement de la réflexion politique au CFP

Le sectarisme entourant les débats sur les questions politiques dans la décennie 1972-82 a mis dans l'ombre une dimension importante de la mission du CFP dans la première moitié des années '80. Pourtant, le CFP avait toujours consacré une part significative de ses activités de formation aux débats sur les enjeux politiques et à l'histoire des mouvements sociaux.

René Doré


« Vers 1985, le Centre de formation populaire développe sa session de formation «Mouvement populaire et société» afin de regarder de nouveau la conjoncture politique. C'est pour le CFP, une tentative de ramener dans le décor les débats politiques. Vers 90, on lance dans le même style les Samedis de l'imaginaire, puis les toasts populaires, dans le but de sortir des sentiers battus et réfléchir à ce qui se passe dans notre société. Le CFP a fait un virage opportun... on désirait s'ouvrir aux idées nouvelles. »

Bernard Vallée


« La continuité a été rompue dans le mouvement populaire, à cause de tous les bouleversements qu'on a connus entre 1975 et 1985. C'est une des fonctions que le CFP assume, que de rétablir les ponts. Avec la session «Mouvement populaire et société», par exemple, on a pu reparler de l'histoire de notre mouvement... »

De nouveaux enjeux économiques, sociaux, politiques et culturels

Crise de l'État providence, nouvel ordre économique, nouveau contrat social, nouveaux partenariats... la décennie '90 apporte avec elle de profonds bouleversements dans tous les domaines de l'activité humaine et requestionne l'action sociale et la pensée politique.


Après dix années de réalisations tous azimuts, le Centre de formation populaire entreprend cette décennie par un recentrage de ses activités de formation autour des leaders, des forces vives des organisations communautaires et syndicales de Montréal et du Québec. Le CFP est sous les projecteurs, à l'écoute des besoins et sollicité pour prendre position, pour expliquer et fournir des réponses. Comme à chacune des époques de sa courte vie, créant des liens avec le passé et les générations futures, le CFP maintient vivant son projet initial: outiller les laissés-pour-compte et leur donner les moyens de se prendre en main.

Colloque «Droit de cité», 1994 Repenser la citoyenneté pour vivre la démocratie.

Un virage sur les chapeaux de l'imaginaire C'est par des initiatives qui offrent aux leaders du mouvement communautaire et syndical des moments de réflexion sur le fonctionnement de notre société que le CFP entre dans la décennie '90. Plusieurs formules sont expérimentées et fonctionnent bien: les Forums de l'Imaginaire, 1991; les Toasts populaires, 1989 et suivantes; les conférences publiques en soirée, 1991 et suivantes; les journées thématiques de réflexion, 1992 et 1993. Toutefois, une formule est devenue une tradition, un concept attaché au nom du CFP, c'est l'Université populaire d'été (UPÉ), dont les thématiques annuelles sont provocatrices et porteuses de renouveau: 1.1990 Enjeux et conjoncture 2.1991 Désordre, nouvel ordre et alternative 3.1992 L'État en question 4.1993 Vie associative et citoyenneté 5.1994 les mouvements sociaux sont-ils porteurs d'une culture différente? 6.1996 La révolution informationnelle


Sur le sens de ce virage...

Vincent v. Schendel Président du c.a. de 1990 à 1993

«Déjà, en 89-90, se posait la question: Qu'est-ce qu'on veut faire, et pour quelle clientèle ? etc... La réponse a été: On ne veut plus s'investir uniquement dans des sessions techniques, on ne veut plus investir seulement dans des gens de passage. Donc, il faut aussi toucher des débats de fonds.»

Marcelle Dubé Coordonnatrice du Regroupement des maisons de jeunes du Québec et membre du c.a. du CFP en 1992, 93 et 94.


«On voulait tenter de rejoindre les permanents des organisations qui avaient besoin de réfléchir sur la conjoncture pour mieux définir leur action.»

Vincent v. Schendel


«C'est ça le virage du CFP. Il a pris deux à trois ans à se faire. Mais la clientèle qui a répondu à ces activités était beaucoup plus celle qu'on voulait rejoindre, c'est-à-dire les permanents d'organisations, les leaders.

Le CFP a aussi repris contact et prise sur le contenu, alors qu'il l'avait perdu. La conséquence de ce virage, c'est que le CFP a laissé à d'autres le terrain de la formation technique et que sa niche est plus spécifique qu'auparavant.»

Bernard Vallée

«Sur les questions transversales, c'est là que le CFP apporte quelque chose que personne n'apporte, des questions sur le sens de notre action, sur les changements dans l'organisation de travail, sur des thèmes qui parfois me surprennent dans le bon sens du mot.»

Le CFP renouvelle son expertise et rayonne plus largement

Les ressources à la formation du CFP sont de plus en plus sollicitées par les organisations du milieu. Des sommes d'énergie considérables sont consenties à appuyer des regroupements provinciaux d'organismes communautaires dans leur travail de formation auprès de leurs membres, à siéger sur des comités consultatifs, à travailler en partenariat avec des groupes de recherche universitaires. Le CFP y apporte ses contributions et y puise des connaissances et des expériences diversifiées.

L'Université populaire d'été est un concept de formation en nature, toujours axé sur une thématique de grande actualité.

Le CFP «sous les projecteurs»

Le CFP est appelé et interpellé de tous côtés pour s'intéresser aux nouveaux enjeux sociaux. Ces demandes sont révélatrices de la position de carrefour qu'occupe le CFP dans le monde communautaire: beaucoup de gens ont des attentes importantes face à lui. Comment s'en sortira-t-il?

Vincent v. Schendel


«Les derniers mois, et en particulier le dernier Sommet de Québec en avril '96, ont apporté au communautaire une reconnaissance qu'il n'avait pas. Mais évidemment, il y a danger de récupération par les agences gouvernementales... Alors on va voir les différences de vision se développer dans le communautaire... Qui va lancer le débat? Comment le CFP va se situer là-dedans?»

Louis Favreau


«Le virage économique, à partir des années '90, est pour moi dans les faits un virage politique, qui vient avec une lecture nouvelle de l'économie et un renouvellement de l'intervention sociale et politique. Si ce n'avait été de ce virage, de ces multiples expériences de fonds régionaux de développement, de fonds communautaires, etc., on n'aurait pas aujourd'hui un chantier “économie sociale” pour le sommet de l'automne 1996.»

Nouveaux enjeux, nouveaux champs de travail Le CFP met de nouveaux chantiers de travail en place; les collaborations se renouvellent et s'intensifient.

L'équipe actuelle du CFP Lise Gervais, Marie-Andrée Coutu, France Clavette, Pierre Valois et René Doré décrivent ainsi ces nouveaux chantiers:

Le colloque «Droit de cité», organisé en 1994 en collaboration avec l'ICÉA et d'autres partenaires, pose des questions exigeantes: celle d'un partage renouvelé des responsabilités individuelles et collectives et celle d'une nécessaire redéfinition du rôle de l'État pour faire face aux grandes transformations en cours.

Les thèmes de la régionalisation et du partenariat s'installent plus avant dans la programmation du CFP. Des projets de recherche prennent forme à mieux cerner les impacts de la régionalisation sur les pratiques des groupes et visant à mieux comprendre le spécifique de la culture organisationnelle des groupes de femmes dans un contexte de partenariat permanent.

L'évaluation des pratiques des organisations communautaires est un autre domaine d'investissement majeur pour le CFP. À l'invitation du Service aux collectivités de l'UQAM et de la Table des regroupements provinciaux d'organismes bénévoles et communautaires financés par le MSSS, le CFP agit comme partenaire et dispensateur de formation sur ce sujet délicat pour les groupes. Ces ateliers de formation prennent acte des partenariats en cours entre les organismes et les agences gouvernementales.

Timidement en 1989, le Centre de formation populaire propose un atelier de formation sur le thème de l'économique. En 1994, il fait évoluer son analyse politique en proposant des ateliers de formation qui nomment bien les liens à définir et à tisser entre l'économique et le social.

Le rôle et les défis du CFP pour les prochaines années

Marcelle Dubé


«Le CFP doit rester une lumière critique au-dessus des questions urgentes. Il embrasse large et c'est là sa grande force. Le CFP doit être un révélateur, un lieu où on peut débattre.»

Vincent Greason Membre du conseil d'administration de 1994 à ce jour


«...l'apport le plus précieux du CFP au milieu, je le retrouve dans son rôle de miroir. Il est un miroir dans lequel le milieu se regarde pour se comprendre. Dans une période de mutation et de mouvance, un miroir est très important. Il fait poser des questions: est-ce qu'on aime ce qu'on voit? est-ce que c'est cela que l'on veut être? comme mouvement social et comme mouvement progressiste? Cette tâche est parfois difficile, parfois ingrate, mais elle est, à mon avis, essentielle.»

François Aubry Membre du conseil d'administration de 1995 à ce jour


«Le défi majeur du CFP au cours des prochaines années sera de renforcer ses activités de formation autour des grandes transformations économiques, sociales, culturelles et politiques. Le CFP devra continuer à proposer des analyses fines de la crise et des enjeux pour le milieu communautaire telles les transformations du rôle de l'État et la redéfinition du contrat social en cours.

S'il est important de comprendre les changements en cours et d'entrevoir des stratégies de sortie crise prometteuses, il sera essentiel que le mouvement communautaire s'inscrive de manière active et offensive à l'intérieur de ces transformations. Il y a là, à mon avis, un rôle important pour le CFP dans les mois et les années à venir.»

Le mot de la fin...

Yves Vaillancourt Président du c.a. du CFP depuis 1994


«En 1972, c'était très important pour moi et les gens de mon courant de pensée de favoriser une rencontre entre des valeurs humanistes et des outils de formation méthodiques, efficaces dans notre action sociale et politique. Cette contribution personnelle est toujours possible pour moi au sein du cfp dans les années 1996.

Le cfp a toujours fait de la place pour la recherche sociale de qualité, évidemment plus fortement au cours de certaines années, et c'est une dimension de sa contribution qu'il faut souligner. Je souhaite que le CFP poursuive son travail et se positionne pour être plus aidant auprès d'un plus grand nombre d'acteurs du changement.»

Merci!

À l'occasion de son 25e anniversaire d'activités, le Centre de formation populaire tient à rendre hommage à tous ceux et à toutes celles qui ont apporté au Centre de formation populaire leur engagement, leurs convictions et leur expérience et qui ont ainsi contribué à son histoire et à son rayonnement.