Famille (Secteur) : Différence entre versions

De WIKIACA
Aller à : navigation, rechercher
(Ajout)
m (Ajout de sous-titres)
 
(6 révisions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées)
Ligne 2 : Ligne 2 :
  
 
== Historique ==
 
== Historique ==
 +
 +
=== Naissance du mouvement ===
 
On
 
On
 
situe généralement la naissance du mouvement communautaire Famille au Québec
 
situe généralement la naissance du mouvement communautaire Famille au Québec
Ligne 7 : Ligne 9 :
 
siècle et la formation des premiers groupes de soutien aux familles est marquée
 
siècle et la formation des premiers groupes de soutien aux familles est marquée
 
par des changements importants dans la société. L’industrialisation et
 
par des changements importants dans la société. L’industrialisation et
l’urbanisation apportent des portes de sortie au monde rural, mais aussi une
+
l’urbanisation ouvrent des portes de sortie au monde rural, mais aussi une
visibilité plus importante de ses effets pervers, insalubrité et pauvreté. La Première
+
visibilité plus importante de ses effets pervers, tels que l'insalubrité et la pauvreté. La Première
 
Guerre mondiale qui se prolonge dans l’épidémie de grippe espagnole apporte
 
Guerre mondiale qui se prolonge dans l’épidémie de grippe espagnole apporte
aussi son lot d’éclopés, de femmes devenues chefs de famille et des
+
aussi son lot d’éclopés, de femmes devenues chefs de famille et de
 
perspectives économiques soudainement assombries.
 
perspectives économiques soudainement assombries.
  
Ligne 32 : Ligne 34 :
 
outil indispensable : fiches synthèses de transfert de connaissances, Montréal, 2005 , p 77</ref>
 
outil indispensable : fiches synthèses de transfert de connaissances, Montréal, 2005 , p 77</ref>
  
On voit même apparaitre une
+
On voit même apparaître une
 
« connivence entre l’État, l’église et le patronat en vue de contrer la
 
« connivence entre l’État, l’église et le patronat en vue de contrer la
 
résistance ouvrière »<ref name=":1">J.A. Dickinson et B. Young, ''Brève histoire socio-économique du Québec'', Montréal, Septentrion, 4<sup>e</sup> éd, 2009, p. 252.</ref> qui laisse peu de place à
 
résistance ouvrière »<ref name=":1">J.A. Dickinson et B. Young, ''Brève histoire socio-économique du Québec'', Montréal, Septentrion, 4<sup>e</sup> éd, 2009, p. 252.</ref> qui laisse peu de place à
Ligne 40 : Ligne 42 :
 
dans ce contexte qu’apparaissent les premières organisations à caractère
 
dans ce contexte qu’apparaissent les premières organisations à caractère
 
familial qui « ont comme objectif l’éducation des parents. L’institut
 
familial qui « ont comme objectif l’éducation des parents. L’institut
Notre-Dame du Bon Conseil de Montréal fonde alors l’École d’éducation familiale
+
Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal fonde alors l’École d’éducation familiale
 
et sociale, on assiste aussi à la naissance de l’École des parents du
 
et sociale, on assiste aussi à la naissance de l’École des parents du
 
Québec. »<ref>COFAQ, "Les 30 ans de la COFAQ" Info-Cofaq, avril 2002, p. 18.</ref>
 
Québec. »<ref>COFAQ, "Les 30 ans de la COFAQ" Info-Cofaq, avril 2002, p. 18.</ref>
Ligne 51 : Ligne 53 :
 
au foyer et la solidarité familiale ».<ref name=":0" />
 
au foyer et la solidarité familiale ».<ref name=":0" />
  
 +
=== Les années 1940 ===
 
Mais
 
Mais
 
la société poursuit son évolution. Avec la Seconde Guerre mondiale, l’État
 
la société poursuit son évolution. Avec la Seconde Guerre mondiale, l’État
étend son action sur un ensemble de domaines qui bien souvent empiète sur celui
+
étend son action sur un ensemble de domaines qui, bien souvent, empiète sur celui
 
des provinces.<ref name=":1" />
 
des provinces.<ref name=":1" />
 
En 1944, Ottawa instaure un premier programme universel d’allocations
 
En 1944, Ottawa instaure un premier programme universel d’allocations
Ligne 66 : Ligne 69 :
  
 
D’autres
 
D’autres
organismes sont apparus au cours de ces années, le Service de préparation au
+
organismes sont apparus au cours de ces années : le Service de préparation au
mariage, l’Entraide familiale ouvrière initiée par la Jeunesse ouvrière
+
mariage et l’Entraide familiale ouvrière initiée par la Jeunesse ouvrière
 
catholique canadienne. Fondée en 1939, l’École des Parents vit, au milieu des
 
catholique canadienne. Fondée en 1939, l’École des Parents vit, au milieu des
 
années 50, un malaise. À l’automne 1956, l’École des parents de
 
années 50, un malaise. À l’automne 1956, l’École des parents de
 
Longueuil, au sein de laquelle milite Simone Monet-Chartrand, se transforme en
 
Longueuil, au sein de laquelle milite Simone Monet-Chartrand, se transforme en
 
une Union des familles de Longueuil. C’est le premier de la transformation des
 
une Union des familles de Longueuil. C’est le premier de la transformation des
Écoles de Parents qui en 1958 deviennent la Fédération des Unions de Familles
+
Écoles de Parents qui, en 1958, deviennent la Fédération des Unions de Familles
 
(FUF). La Fédération vise « d’abord à faire connaitre et à défendre les
 
(FUF). La Fédération vise « d’abord à faire connaitre et à défendre les
 
droits de la famille ainsi qu’à représenter les familles auprès des organismes
 
droits de la famille ainsi qu’à représenter les familles auprès des organismes
privés et publics. Laïque elle s’engage cependant à agir partout et toujours en
+
privés et publics. Laïque, elle s’engage cependant à agir partout et toujours en
 
s’inspirant de la doctrine catholique. »<ref name=":2" /> La FUF est plus connue
 
s’inspirant de la doctrine catholique. »<ref name=":2" /> La FUF est plus connue
 
aujourd’hui sous le nom de la Fédération québécoise des organismes
 
aujourd’hui sous le nom de la Fédération québécoise des organismes
Ligne 83 : Ligne 86 :
 
sa fondation, la FUF se présente comme un prolongement historique des
 
sa fondation, la FUF se présente comme un prolongement historique des
 
différents mouvements qui l’ont précédée. Elle se donne comme objectif de
 
différents mouvements qui l’ont précédée. Elle se donne comme objectif de
regrouper les forces familiales et de politique familiale dans un esprit
+
regrouper les forces familiales et de politiques familiales dans un esprit
 
démocratique en offrant des services aux parents, mais en se donnant également
 
démocratique en offrant des services aux parents, mais en se donnant également
 
des objectifs de représentation. Le premier grand maillon du mouvement
 
des objectifs de représentation. Le premier grand maillon du mouvement
Ligne 94 : Ligne 97 :
 
marque unique de la société québécoise, le terme « quiet revolution »
 
marque unique de la société québécoise, le terme « quiet revolution »
 
du Québec faisait écho à toute une série de tentatives de relèvement national
 
du Québec faisait écho à toute une série de tentatives de relèvement national
de par le monde. Les années soixante
+
de par le monde. Les années 60
 
ont, en effet, correspondu un peu partout à une période de profonde remise en
 
ont, en effet, correspondu un peu partout à une période de profonde remise en
 
cause des anciennes manières de faire dans les sphères politiques, économiques
 
cause des anciennes manières de faire dans les sphères politiques, économiques
Ligne 100 : Ligne 103 :
 
<nowiki>nationaux hors du Québec. Voir : http://vigile.quebec/D-ou-vient-l-expression-Revolution.</nowiki></ref>
 
<nowiki>nationaux hors du Québec. Voir : http://vigile.quebec/D-ou-vient-l-expression-Revolution.</nowiki></ref>
  
 +
=== Les années 1960 et 1970 ===
 
Avec
 
Avec
les années soixante, plus que jamais les changements sociaux et les changements
+
les années 60, plus que jamais, les changements sociaux et les changements
familiaux vont évolués de façon très étroite. Plusieurs mutations dans notre
+
familiaux vont évoluer de façon très étroite. Plusieurs mutations dans notre
 
société sont mues par des forces sociales plus proches de la sphère privée. La
 
société sont mues par des forces sociales plus proches de la sphère privée. La
 
sociologue Renée B.-Dandurand rappelle que « la fin des années soixante
 
sociologue Renée B.-Dandurand rappelle que « la fin des années soixante
Ligne 115 : Ligne 119 :
 
Longévité
 
Longévité
 
accrue, révolution contraceptive, baisse de fécondité, augmentation de la
 
accrue, révolution contraceptive, baisse de fécondité, augmentation de la
participation des femmes aux marchés du travail, autant de changement qui ont
+
participation des femmes aux marchés du travail, autant de changements qui ont
 
des conséquences sur la vie familiale et qui imposent aux organismes familiaux
 
des conséquences sur la vie familiale et qui imposent aux organismes familiaux
 
d’offrir à la fois plus de services et de revendiquer le maintien ou la
 
d’offrir à la fois plus de services et de revendiquer le maintien ou la
Ligne 130 : Ligne 134 :
 
d’une politique familiale globale pour le Québec restera une préoccupation
 
d’une politique familiale globale pour le Québec restera une préoccupation
 
importante de ce regroupement. En 1980, l’OFAQ publie, à la suite d’une
 
importante de ce regroupement. En 1980, l’OFAQ publie, à la suite d’une
consultation auprès de ses membres du ''Manifeste
+
consultation auprès de ses membres le ''Manifeste
pour une politique familiale et Pour la défense de la nouvelle famille au
+
''pour une politique familiale et Pour la défense de la nouvelle famille'' ''au''
Québec''.<ref name=":4">COFAQ, ''Pour la défense de la nouvelle famille au Québec: manifeste de l'OFAQ pour une politique familiale au Québec,'' (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne]  
+
''Québec.<ref name=":4">COFAQ, ''Pour la défense de la nouvelle famille au Québec: manifeste de l'OFAQ pour une politique familiale au Québec,'' (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne]  
http://www.cofaq.qc.ca/images/stories/pdf/memoires/Manifeste_dfense_nouvelle_famille_1980.pdf.</ref>
+
http://www.cofaq.qc.ca/images/stories/pdf/memoires/Manifeste_dfense_nouvelle_famille_1980.pdf.</ref>''
  
 
L’appellation
 
L’appellation
nouvelle famille réfère à la diversification des familles. Dans le manifeste
+
"nouvelle famille" réfère à la diversification des familles. Dans le manifeste,
 
l’on explique que la famille, « c’est donc autant une famille monoparentale,
 
l’on explique que la famille, « c’est donc autant une famille monoparentale,
 
biparentale, multiparentale, qu’une famille d’accueil ou une famille adoptive,
 
biparentale, multiparentale, qu’une famille d’accueil ou une famille adoptive,
 
peu importe le nombre d’enfants. »<ref name=":4" /> Cette diversification des
 
peu importe le nombre d’enfants. »<ref name=":4" /> Cette diversification des
familles sera plus marquée en ce qui concerne les familles monoparentales qui dès
+
familles sera plus marquée en ce qui concerne les familles monoparentales qui, dès
1974 ressentent le besoin de se réunir dans une fédération qui portera le nom
+
1974, ressentent le besoin de se réunir dans une fédération qui portera le nom
 
de Carrefour des familles monoparentales du Québec. Créé en collaboration avec
 
de Carrefour des familles monoparentales du Québec. Créé en collaboration avec
 
la FUF, ce sera le tout premier regroupement d’associations de familles
 
la FUF, ce sera le tout premier regroupement d’associations de familles
monoparentales du Québec qui en 1995 deviendra la Fédération des associations
+
monoparentales du Québec qui, en 1995, deviendra la Fédération des associations
 
de familles monoparentales et recomposées du Québec. (FAFMRQ).<ref>FAFMRQ, ''Qui sommes-nous'', (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne] http://www.fafmrq.org/qui-sommes-nous.</ref>
 
de familles monoparentales et recomposées du Québec. (FAFMRQ).<ref>FAFMRQ, ''Qui sommes-nous'', (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne] http://www.fafmrq.org/qui-sommes-nous.</ref>
  
 +
=== Les années 1980 ===
 
La
 
La
 
revendication d’une politique familiale globale se poursuit au cours des
 
revendication d’une politique familiale globale se poursuit au cours des
années. Au début des années 80, Jacques Lizée entreprend de réunir tous
+
années. Au début de la décennie 80, Jacques Lizée entreprend de réunir tous
 
les groupes intéressés par la politique familiale pour assurer le déroulement
 
les groupes intéressés par la politique familiale pour assurer le déroulement
 
d’une consultation et la mise au point de cette politique familiale qui
 
d’une consultation et la mise au point de cette politique familiale qui
Ligne 155 : Ligne 160 :
 
la tâche de régler le sort des familles ».<ref name=":3" /> C’est que le gouvernement
 
la tâche de régler le sort des familles ».<ref name=":3" /> C’est que le gouvernement
 
du Parti Québécois se prépare à rendre public un Livre vert qui sera déposé en
 
du Parti Québécois se prépare à rendre public un Livre vert qui sera déposé en
1984 qui donnera lieu à un Comité de consultation sur la politique familiale en
+
1984 et qui donnera lieu à un Comité de consultation sur la politique familiale en
 
1985.
 
1985.
  
Ligne 161 : Ligne 166 :
 
les organismes familiaux intéressés par cette politique familiale se sont
 
les organismes familiaux intéressés par cette politique familiale se sont
 
regroupés au sein du RIOPFQ (Regroupement inter-organisme pour une politique familiale)
 
regroupés au sein du RIOPFQ (Regroupement inter-organisme pour une politique familiale)
dont la création précède de peu le dépôt du Livre vert. Ce regroupement inclus
+
dont la création précède de peu le dépôt du Livre vert. Ce regroupement inclut
 
des organismes familiaux, mais aussi des groupes intéressés par la politique
 
des organismes familiaux, mais aussi des groupes intéressés par la politique
 
familiale (groupes féministes, association ayant des intérêts famille, et des
 
familiale (groupes féministes, association ayant des intérêts famille, et des
organismes publics et parapublics.<ref>Pour consulter la liste : voir : Le
+
organismes publics et parapublics).<ref>Pour consulter la liste : voir : Le
 
mouvement familial au Québec, 1960-1990, op. cit; p. 103</ref>  
 
mouvement familial au Québec, 1960-1990, op. cit; p. 103</ref>  
  
 
Finalement en 1986, malgré le
 
Finalement en 1986, malgré le
changement de gouvernement le projet de politique familiale se poursuit. Le
+
changement de gouvernement, le projet de politique familiale se poursuit. Le
 
comité de consultation sur la politique familiale publie la seconde partie de
 
comité de consultation sur la politique familiale publie la seconde partie de
son rapport qui sera suivi d’une nouvelle consultation. « En 1987, le
+
son rapport qui sera suivie d’une nouvelle consultation. « En 1987, le
 
Québec instaure une politique familiale explicite ».<ref name=":0" /> C’est l’aboutissement
 
Québec instaure une politique familiale explicite ».<ref name=":0" /> C’est l’aboutissement
d’une démarche entreprise par les organismes communautaires familles et leurs
+
d’une démarche entreprise par les organismes communautaires Famille et leurs
 
alliés.  
 
alliés.  
  
Ligne 198 : Ligne 203 :
 
les gouvernements fédéral et
 
les gouvernements fédéral et
 
provincial adoptent toutefois des voies divergentes. Alors que les mesures
 
provincial adoptent toutefois des voies divergentes. Alors que les mesures
canadiennes ciblent de plus en plus les familles à faibles revenus, la
+
canadiennes ciblent de plus en plus les familles à faible revenu, la
 
politique familiale québécoise conserve, pour un certain temps, son caractère
 
politique familiale québécoise conserve, pour un certain temps, son caractère
 
universel. Un accent est également mis sur la petite enfance et la prévention.
 
universel. Un accent est également mis sur la petite enfance et la prévention.
Ligne 205 : Ligne 210 :
 
en particulier en matière de conciliation famille-travail.<ref name=":0" />
 
en particulier en matière de conciliation famille-travail.<ref name=":0" />
  
La politique familiale loin de s’achever
+
=== Les années 1990 et 2000 ===
par ces premiers résultats se continuera en particulier par le dévoilement d’un
+
La politique familiale, loin de s’achever
 +
par ces premiers résultats, se continuera en particulier par le dévoilement d’un
 
Livre blanc sur la politique familiale intitulé « Les enfants au cœur de
 
Livre blanc sur la politique familiale intitulé « Les enfants au cœur de
 
nos choix » par Pauline Marois. De ce livre blanc sera issue la création
 
nos choix » par Pauline Marois. De ce livre blanc sera issue la création
 
du réseau des centres de la petite enfance [CPE] ainsi que la création du
 
du réseau des centres de la petite enfance [CPE] ainsi que la création du
 
ministère de la Famille. Au cours de la décennie 90, la voix des
 
ministère de la Famille. Au cours de la décennie 90, la voix des
haltes-garderies communautaires se feront également entendre afin que le
+
haltes-garderies communautaires se fera également entendre afin que le
gouvernement reconnaissance la spécificité de ce service qui se différencie des
+
gouvernement reconnaisse la spécificité de ce service qui se différencie des
 
services de garde parce que leur mission est « non pas la garde d’enfants,
 
services de garde parce que leur mission est « non pas la garde d’enfants,
 
mais le soutien à la famille ».<ref>Voir : Association des haltes-garderies communautaires du Québec, ''Historique'', (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne] http://ahgcq.org/site-public/page-d-exemple/historique/.</ref> C’est en mars 2006
 
mais le soutien à la famille ».<ref>Voir : Association des haltes-garderies communautaires du Québec, ''Historique'', (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne] http://ahgcq.org/site-public/page-d-exemple/historique/.</ref> C’est en mars 2006
Ligne 219 : Ligne 225 :
 
budget de 2007.
 
budget de 2007.
  
Mais dans le portrait global des
+
Toutefois, dans le portrait global des
organismes communautaires Famille nationaux se joint à la fin des années 90,
+
organismes communautaires Famille nationaux se joint, à la fin des années 90,
le grand oublié des politiques familiales les pères. On peut affirmer sans
+
le grand oublié des politiques familiales : les pères. On peut affirmer sans
 
détour que « dans l’après-guerre, le rôle de
 
détour que « dans l’après-guerre, le rôle de
 
pourvoyeur, la vie dans l’espace public et le pouvoir demeurent de puissantes
 
pourvoyeur, la vie dans l’espace public et le pouvoir demeurent de puissantes
Ligne 234 : Ligne 240 :
  
 
Mais
 
Mais
ce modèle éclate avec la participation des femmes au marché du travail, l’éclatement
+
ce modèle se rompt avec la participation des femmes au marché du travail, l’éclatement
 
des familles et le refus de la jeunesse de se plier à ces modèles jugés anciens
 
des familles et le refus de la jeunesse de se plier à ces modèles jugés anciens
 
et périmés. Au cours des ans s’affirme une nouvelle volonté des pères de se
 
et périmés. Au cours des ans s’affirme une nouvelle volonté des pères de se
réapproprier leur rôle auprès de leurs enfants au sein de leur couple. Pour
+
réapproprier leur rôle auprès de leurs enfants et au sein de leur couple. Pour
 
faire face aux problèmes vécus par les pères, plusieurs intervenants ressentent
 
faire face aux problèmes vécus par les pères, plusieurs intervenants ressentent
 
le besoin de se donner des outils et de se regrouper afin d’offrir de meilleurs
 
le besoin de se donner des outils et de se regrouper afin d’offrir de meilleurs
Ligne 249 : Ligne 255 :
 
L’histoire
 
L’histoire
 
du mouvement communautaire autonome serait incomplète sans une note sur le
 
du mouvement communautaire autonome serait incomplète sans une note sur le
financement en particulier du soutien de l’État. Dès 1968 la FUF, dans un
+
financement en particulier du soutien de l’État. Dès 1968, la FUF discutait de cette question dans un
mémoire discutait de cette question, la COFAQ faisait de même en janvier 1972.
+
mémoire.. La COFAQ faisait de même en janvier 1972.
 
Les tiraillements entre le désir d’autonomie et le besoin de financement stable
 
Les tiraillements entre le désir d’autonomie et le besoin de financement stable
 
s’expriment tôt et les discussions se dérouleront tout au long des années.
 
s’expriment tôt et les discussions se dérouleront tout au long des années.
 
C’est à travers le secteur famille du Comité aviseur [qui deviendra le RQ-ACA,
 
C’est à travers le secteur famille du Comité aviseur [qui deviendra le RQ-ACA,
 
Réseau québécois de l’action communautaire autonome] que les regroupements
 
Réseau québécois de l’action communautaire autonome] que les regroupements
famille travailleront dans la deuxième moitié des années 90 à faire
+
famille travailleront, dans la deuxième moitié des années 90, à faire
reconnaitre l’action communautaire et obtenir un financement de base. Jusqu’aux
+
reconnaître l’action communautaire et à obtenir un financement de base. Jusqu’aux
 
transferts en 2003-2004 et en 2004-2005, les organismes communautaires Famille [OCF]
 
transferts en 2003-2004 et en 2004-2005, les organismes communautaires Famille [OCF]
étaient pour la plupart rattachés au MSSS. Après
+
étaient pour la plupart rattachés au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Après
l’adoption en 2001 de la Politique gouvernementale – L’action communautaire :
+
l’adoption, en 2001, de la Politique gouvernementale – L’action communautaire :
 
une contribution essentielle à l’exercice de la citoyenneté et au développement
 
une contribution essentielle à l’exercice de la citoyenneté et au développement
 
social du Québec, les organismes famille seront rattachés au ministère de la
 
social du Québec, les organismes famille seront rattachés au ministère de la
Famille, leur milieu naturel.<ref>Eliana Sotomayor et Madelaine Lacombe, ''Le comité aviseur de l'action communautaire autonome: dix ans de lutte pour la reconnaissance,'' (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne] http://www.rq-aca.org/wp-content/uploads/DixAnsLuttesPourLaReconnaissance1.pdf</ref>
+
Famille, soit leur milieu naturel.<ref>Eliana Sotomayor et Madelaine Lacombe, ''Le comité aviseur de l'action communautaire autonome: dix ans de lutte pour la reconnaissance,'' (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne] http://www.rq-aca.org/wp-content/uploads/DixAnsLuttesPourLaReconnaissance1.pdf</ref>
  
 +
=== Les années 2010 ===
 
Aujourd’hui,
 
Aujourd’hui,
270 organismes communautaires famille sont reconnus et subventionnés par le
+
270 organismes communautaires Famille sont reconnus et subventionnés par le
ministère de la Famille et qui sont représentés par les principaux regroupements,
+
ministère de la Famille et sont représentés par les principaux regroupements nationaux tels que la
FQOCF, FAFMRQ, COFAQ. Du côté des haltes-garderies, plus de 250 organismes
+
FQOCF, la FAFMRQ et la COFAQ. D'un autre côté, plus de 250 organismes
offrent un service de halte-garderie. Pour sa part le RVP regroupe maintenant plus
+
offrent un service de halte-garderie dont la plupart sont affiliés à l'AHGCQ. Pour sa part le RVP regroupe maintenant plus
 
de 200 organismes ou individus. Ces différents dénombrements se superposent
 
de 200 organismes ou individus. Ces différents dénombrements se superposent
bien souvent et constitue un maillage important pour offrir aux familles du
+
bien souvent et constituent un maillage important pour offrir aux familles du
 
Québec un réseau important de soutien et de représentation des familles auprès
 
Québec un réseau important de soutien et de représentation des familles auprès
des décideurs bien sûr, mais surtout qui tracent un portrait dynamique et
+
des décideurs. Par-dessus tout, ces regroupements se rassemblent autour d'un projet commun, soit celui de tracer un portrait dynamique et
 
résolument tourné vers le futur des familles du Québec.
 
résolument tourné vers le futur des familles du Québec.
  
Ligne 287 : Ligne 294 :
  
 
Ces organismes nationaux sont :
 
Ces organismes nationaux sont :
* Association des haltes-garderies communautaires du Québec (AHGCQ)
+
* [[Association des haltes-garderies communautaires du Québec (AHGCQ)]]
* Centre québécois de ressources à la petite enfance (CQRPE)
+
* [[Centre québécois de ressources à la petite enfance (CQRPE)]]
* Confédération des organismes familiaux du Québec (COFAQ)
+
* [[Confédération des organismes familiaux du Québec (COFAQ)]]
* Fédération québécoise des organismes communautaires Familles (FQOCF)
+
* [[Fédération québécoise des organismes communautaires Familles (FQOCF)]]
* Parents-Secours du Québec
+
* [[Parents-Secours du Québec]]
* Regroupement des organismes communautaires Famille de Montréal (R.O.C.F.M.)
+
* [[Regroupement des organismes communautaires Famille de Montréal (R.O.C.F.M.)]]
* Famille Point Québec
+
* [[Famille Point Québec]]
* Regroupement pour la valorisation de la paternité (RVP)
+
* [[Regroupement pour la valorisation de la paternité (RVP)]]
* Réseau pour un Québec Famille (RPQF)
+
* [[Réseau pour un Québec Famille (RPQF)]]
Parmi
+
Parmi ces groupes nationaux, quatre participent à une Table des partenaires où des représentants du ministère et de ces organismes se réunissent régulièrement pour discuter des questions relatives aux OCF. Ces trois organismes sont, la FQOCF, la COFAQ, l’AHGCQ et la [[Fédération des associations des familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ)]].
ces groupes nationaux, quatre participent à une Table des partenaires où des
 
représentants du ministère et de ces organismes se réunissent régulièrement
 
pour discuter des questions relatives aux OCF. Ces trois organismes sont, la
 
FQOCF, la COFAQ, l’AHGCQ et la Fédération
 
des associations des familles monoparentales et recomposées du Québec
 
(FAFMRQ).
 
  
 
== Principales sources de financement ==
 
== Principales sources de financement ==
Ligne 311 : Ligne 312 :
 
étaient des montants attribués au financement à la mission, 15,6 % des
 
étaient des montants attribués au financement à la mission, 15,6 % des
 
ententes de services et 5,2 % des projets ponctuels. La moyenne du
 
ententes de services et 5,2 % des projets ponctuels. La moyenne du
financement par organisme est de 68 526 $.[1]
+
financement par organisme est de 68 526 $.<ref>{{Lien Web|url=http://www.rq-aca.org/wp-content/uploads/modes_evol_ministeres2001-2014.pdf|site=RQ-ACA|titre=Évolution des modes de soutien financier du gouvernement québécois à l'égard de l'action communautaire 2001-2002 à 2013-2014.}}</ref>
  
 
Les
 
Les
Ligne 322 : Ligne 323 :
 
nécessaire au fonctionnement des OCF. Les résultats sont visibles dans le
 
nécessaire au fonctionnement des OCF. Les résultats sont visibles dans le
 
tableau suivant.
 
tableau suivant.
 
+
[[Fichier:Fin OCF.jpg|alt=Source de revenu des organsimes communautaires familles|none|thumb|576x576px|Source de revenu des organismes communautaires Famille.]]
[1] <nowiki>http://www.rq-aca.org/wp-content/uploads/modes_evol_ministeres2001-2014.pdf</nowiki>
 
  
 
== Voir aussi ==
 
== Voir aussi ==

Version actuelle en date du 29 novembre 2018 à 17:08

À compléter...

Historique

Naissance du mouvement

On situe généralement la naissance du mouvement communautaire Famille au Québec dans les années 1930. Mais la période de temps entre la naissance du siècle et la formation des premiers groupes de soutien aux familles est marquée par des changements importants dans la société. L’industrialisation et l’urbanisation ouvrent des portes de sortie au monde rural, mais aussi une visibilité plus importante de ses effets pervers, tels que l'insalubrité et la pauvreté. La Première Guerre mondiale qui se prolonge dans l’épidémie de grippe espagnole apporte aussi son lot d’éclopés, de femmes devenues chefs de famille et de perspectives économiques soudainement assombries.

La société québécoise porte aussi en elle une image d’homogénéité, du peuple français d’Amérique et bien sûr catholique.

Au Québec, la période couvrant le début du 20e siècle jusqu’aux années 60 est caractérisée par l’influence importante de l’Église catholique, en particulier dans la sphère familiale. À cette époque, l’Église s’oppose farouchement à toute intervention étatique dans la vie des familles et l’État québécois, inspiré par un certain libéralisme, opte pour une position non intrusive. C’est donc à la famille et à l’Église qu’incombe la responsabilité de répondre adéquatement à la maladie, à l’éducation des enfants et aux problèmes sociaux. Toutefois, les conditions d’extrême pauvreté engendrées par l’industrialisation et l’urbanisation, la Première Guerre mondiale et la crise économique des années 1930 forcent les acteurs sociaux à revoir leurs rôles. Ce rééquilibrage ne se fait pas sans heurt.[1]

On voit même apparaître une « connivence entre l’État, l’église et le patronat en vue de contrer la résistance ouvrière »[2] qui laisse peu de place à une critique forte et organisée de la société québécoise.

C’est dans ce contexte qu’apparaissent les premières organisations à caractère familial qui « ont comme objectif l’éducation des parents. L’institut Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal fonde alors l’École d’éducation familiale et sociale, on assiste aussi à la naissance de l’École des parents du Québec. »[3] Ces organisations ont pour but de « rendre les parents plus conscients de leurs responsabilités (et) les aider à chercher la solution aux problèmes directement ou indirectement rattachée à leur tâche ».[4] Mais bien souvent, elles le font en propageant la même image traditionnelle véhiculée par l’Église comprenant « la préséance de l’autorité paternelle, la présence maternelle au foyer et la solidarité familiale ».[1]

Les années 1940

Mais la société poursuit son évolution. Avec la Seconde Guerre mondiale, l’État étend son action sur un ensemble de domaines qui, bien souvent, empiète sur celui des provinces.[2] En 1944, Ottawa instaure un premier programme universel d’allocations familiales. Ce programme était réclamé par le mouvement familial pancanadien et est perçu comme la première réussite de ce mouvement familial[1]. Cela ne se fera pas sans susciter du mécontentement du côté ecclésiastique qui y voit une remise en cause de l’autorité paternelle en versant cette allocation aux mères. La polémique est vive, mais une intervention de Thérèse Casgrain permettra de verser aux mères québécoises cette allocation.[4]

D’autres organismes sont apparus au cours de ces années : le Service de préparation au mariage et l’Entraide familiale ouvrière initiée par la Jeunesse ouvrière catholique canadienne. Fondée en 1939, l’École des Parents vit, au milieu des années 50, un malaise. À l’automne 1956, l’École des parents de Longueuil, au sein de laquelle milite Simone Monet-Chartrand, se transforme en une Union des familles de Longueuil. C’est le premier de la transformation des Écoles de Parents qui, en 1958, deviennent la Fédération des Unions de Familles (FUF). La Fédération vise « d’abord à faire connaitre et à défendre les droits de la famille ainsi qu’à représenter les familles auprès des organismes privés et publics. Laïque, elle s’engage cependant à agir partout et toujours en s’inspirant de la doctrine catholique. »[4] La FUF est plus connue aujourd’hui sous le nom de la Fédération québécoise des organismes communautaires Famille (FQOCF), appellation qu’elle prendra en 2002.

Dès sa fondation, la FUF se présente comme un prolongement historique des différents mouvements qui l’ont précédée. Elle se donne comme objectif de regrouper les forces familiales et de politiques familiales dans un esprit démocratique en offrant des services aux parents, mais en se donnant également des objectifs de représentation. Le premier grand maillon du mouvement communautaire famille au Québec est né.

La création de la FUF s’inscrit dans une période importante du Québec. La province tourne le dos à l’ère duplessiste et s’achemine vers la Révolution tranquille. Bien que ce terme se veuille une marque unique de la société québécoise, le terme « quiet revolution » du Québec faisait écho à toute une série de tentatives de relèvement national de par le monde. Les années 60 ont, en effet, correspondu un peu partout à une période de profonde remise en cause des anciennes manières de faire dans les sphères politiques, économiques et culturelles.[5]

Les années 1960 et 1970

Avec les années 60, plus que jamais, les changements sociaux et les changements familiaux vont évoluer de façon très étroite. Plusieurs mutations dans notre société sont mues par des forces sociales plus proches de la sphère privée. La sociologue Renée B.-Dandurand rappelle que « la fin des années soixante voit l’émergence de mouvements de jeunes (contre-culture, contestation étudiante) et surtout du mouvement des femmes, qui a joué un rôle tout à fait majeur en portant à l’attention des acteurs de la sphère publique les revendications des femmes et des enfants dans les familles, ainsi qu’en défendant leurs intérêts. »[6]

Longévité accrue, révolution contraceptive, baisse de fécondité, augmentation de la participation des femmes aux marchés du travail, autant de changements qui ont des conséquences sur la vie familiale et qui imposent aux organismes familiaux d’offrir à la fois plus de services et de revendiquer le maintien ou la création de nouveaux programmes auprès des instances. En décembre 1970, 13 organismes (dont la FUF) proposent la mise en place d’une politique familiale dans un mémoire adressé au premier ministre Robert Bourassa.[7]

Le front commun de ces 13 organismes familiaux va préfigurer la formation de l’OFAQ (Organismes familiaux associés du Québec) en 1972 qui deviendra la COFAQ (Confédération des organismes familiaux du Québec) en 1984. Bien que l’OFAQ ne rallie pas l’ensemble des groupes signataires du mémoire, la revendication d’une politique familiale globale pour le Québec restera une préoccupation importante de ce regroupement. En 1980, l’OFAQ publie, à la suite d’une consultation auprès de ses membres le Manifeste pour une politique familiale et Pour la défense de la nouvelle famille au Québec.[8]

L’appellation "nouvelle famille" réfère à la diversification des familles. Dans le manifeste, l’on explique que la famille, « c’est donc autant une famille monoparentale, biparentale, multiparentale, qu’une famille d’accueil ou une famille adoptive, peu importe le nombre d’enfants. »[8] Cette diversification des familles sera plus marquée en ce qui concerne les familles monoparentales qui, dès 1974, ressentent le besoin de se réunir dans une fédération qui portera le nom de Carrefour des familles monoparentales du Québec. Créé en collaboration avec la FUF, ce sera le tout premier regroupement d’associations de familles monoparentales du Québec qui, en 1995, deviendra la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec. (FAFMRQ).[9]

Les années 1980

La revendication d’une politique familiale globale se poursuit au cours des années. Au début de la décennie 80, Jacques Lizée entreprend de réunir tous les groupes intéressés par la politique familiale pour assurer le déroulement d’une consultation et la mise au point de cette politique familiale qui satisferait les divers groupes « qui ne veulent pas laisser à l’état seul la tâche de régler le sort des familles ».[7] C’est que le gouvernement du Parti Québécois se prépare à rendre public un Livre vert qui sera déposé en 1984 et qui donnera lieu à un Comité de consultation sur la politique familiale en 1985.

Entre-temps, les organismes familiaux intéressés par cette politique familiale se sont regroupés au sein du RIOPFQ (Regroupement inter-organisme pour une politique familiale) dont la création précède de peu le dépôt du Livre vert. Ce regroupement inclut des organismes familiaux, mais aussi des groupes intéressés par la politique familiale (groupes féministes, association ayant des intérêts famille, et des organismes publics et parapublics).[10]

Finalement en 1986, malgré le changement de gouvernement, le projet de politique familiale se poursuit. Le comité de consultation sur la politique familiale publie la seconde partie de son rapport qui sera suivie d’une nouvelle consultation. « En 1987, le Québec instaure une politique familiale explicite ».[1] C’est l’aboutissement d’une démarche entreprise par les organismes communautaires Famille et leurs alliés.

« Si l’histoire complexe de ce mouvement pour une politique familiale s’inscrit en partie dans la trame de l’histoire politique du Québec et dans celle des mouvements nés de l’action catholique, elle renvoie d’abord à l’histoire de chacun des groupes et individus d’allégeances idéologiques très diverses qui se sont mobilisés autour des intérêts familiaux. Entre plusieurs autres, retenons la Fédération des unions de familles [FUF, 1958] qui formula le projet de revendiquer une politique familiale dès sa création, la Confédération des organismes familiaux du Québec [OFAQ/COFAQ, 1971], la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec [FAFMRQ, 1974] et le Regroupement inter-organisme pour une politique familiale au Québec [RIOPFQ, 1983] issu d’une coalition de ces groupes élargie à d’autres acteurs ».[11]

Cette victoire réelle est cependant atténuée par un contexte socioéconomique difficile issu de la crise économique de 1982. Précarité accrue de l’emploi, augmentation de chômeurs et d’assistés sociaux amènent les gouvernements, dont ceux du Québec et du Canada, à proposer un régime minceur pour atténuer leurs déficits. Les gouvernements appliquent ces coupes dans les programmes et services étatiques, en particulier dans la santé, les services sociaux et l’éducation. En ce qui concerne le soutien aux familles : les gouvernements fédéral et provincial adoptent toutefois des voies divergentes. Alors que les mesures canadiennes ciblent de plus en plus les familles à faible revenu, la politique familiale québécoise conserve, pour un certain temps, son caractère universel. Un accent est également mis sur la petite enfance et la prévention. Au cours de cette période, les groupes préoccupés par le mieux-être des familles poursuivent leurs revendications en faveur de mesures mieux adaptées, en particulier en matière de conciliation famille-travail.[1]

Les années 1990 et 2000

La politique familiale, loin de s’achever par ces premiers résultats, se continuera en particulier par le dévoilement d’un Livre blanc sur la politique familiale intitulé « Les enfants au cœur de nos choix » par Pauline Marois. De ce livre blanc sera issue la création du réseau des centres de la petite enfance [CPE] ainsi que la création du ministère de la Famille. Au cours de la décennie 90, la voix des haltes-garderies communautaires se fera également entendre afin que le gouvernement reconnaisse la spécificité de ce service qui se différencie des services de garde parce que leur mission est « non pas la garde d’enfants, mais le soutien à la famille ».[12] C’est en mars 2006 qu’une mesure financière non récurrente de 3 millions sera enfin accordée pour les haltes-garderies communautaires, mesure qui sera rendue permanente lors du budget de 2007.

Toutefois, dans le portrait global des organismes communautaires Famille nationaux se joint, à la fin des années 90, le grand oublié des politiques familiales : les pères. On peut affirmer sans détour que « dans l’après-guerre, le rôle de pourvoyeur, la vie dans l’espace public et le pouvoir demeurent de puissantes références masculines peu compatibles à première vue avec l’idéal paternel proposé par le mouvement familial qui mise sur le développement d’aptitudes d’une tout autre nature : présence au foyer, participation aux soins des enfants et aux tâches domestiques, éducation fondée sur la raison, exercice modéré de l’autorité, engagement affectif. »[13]

Mais ce modèle se rompt avec la participation des femmes au marché du travail, l’éclatement des familles et le refus de la jeunesse de se plier à ces modèles jugés anciens et périmés. Au cours des ans s’affirme une nouvelle volonté des pères de se réapproprier leur rôle auprès de leurs enfants et au sein de leur couple. Pour faire face aux problèmes vécus par les pères, plusieurs intervenants ressentent le besoin de se donner des outils et de se regrouper afin d’offrir de meilleurs services auprès de cette clientèle. En 1997 verra le jour le Regroupement pour la valorisation de la paternité (RVP) qui se donne pour objectif de valoriser le rôle paternel auprès des acteurs qui soutiennent les familles québécoises (milieux communautaire, institutionnel, gouvernemental et universitaire). En 2011, le RVP sera reconnu comme organisme communautaire Famille national par le ministère de la Famille.

L’histoire du mouvement communautaire autonome serait incomplète sans une note sur le financement en particulier du soutien de l’État. Dès 1968, la FUF discutait de cette question dans un mémoire.. La COFAQ faisait de même en janvier 1972. Les tiraillements entre le désir d’autonomie et le besoin de financement stable s’expriment tôt et les discussions se dérouleront tout au long des années. C’est à travers le secteur famille du Comité aviseur [qui deviendra le RQ-ACA, Réseau québécois de l’action communautaire autonome] que les regroupements famille travailleront, dans la deuxième moitié des années 90, à faire reconnaître l’action communautaire et à obtenir un financement de base. Jusqu’aux transferts en 2003-2004 et en 2004-2005, les organismes communautaires Famille [OCF] étaient pour la plupart rattachés au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Après l’adoption, en 2001, de la Politique gouvernementale – L’action communautaire : une contribution essentielle à l’exercice de la citoyenneté et au développement social du Québec, les organismes famille seront rattachés au ministère de la Famille, soit leur milieu naturel.[14]

Les années 2010

Aujourd’hui, 270 organismes communautaires Famille sont reconnus et subventionnés par le ministère de la Famille et sont représentés par les principaux regroupements nationaux tels que la FQOCF, la FAFMRQ et la COFAQ. D'un autre côté, plus de 250 organismes offrent un service de halte-garderie dont la plupart sont affiliés à l'AHGCQ. Pour sa part le RVP regroupe maintenant plus de 200 organismes ou individus. Ces différents dénombrements se superposent bien souvent et constituent un maillage important pour offrir aux familles du Québec un réseau important de soutien et de représentation des familles auprès des décideurs. Par-dessus tout, ces regroupements se rassemblent autour d'un projet commun, soit celui de tracer un portrait dynamique et résolument tourné vers le futur des familles du Québec.

Principales réalisation/évènements marquants

À compléter...

Membres, instances ou structures et représentation

Jusqu’aux transferts en 2003-2004 et en 2004-2005, les organismes communautaires Famille (OCF) étaient pour la plupart rattachés au Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Depuis, ils sont principalement rattachés au ministère de la Famille (MF). En 2013-2014, le MF reconnaissait et subventionnait 283 OCF dont neuf ont un statut d’organisme national.

Ces organismes nationaux sont :

Parmi ces groupes nationaux, quatre participent à une Table des partenaires où des représentants du ministère et de ces organismes se réunissent régulièrement pour discuter des questions relatives aux OCF. Ces trois organismes sont, la FQOCF, la COFAQ, l’AHGCQ et la Fédération des associations des familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ).

Principales sources de financement

Le ministère de la Famille finance les OCF principalement à la mission globale. Selon les chiffres compilés par le RQ-ACA, en 2013-2014, le MF a subventionné à hauteur de 24 475 599 $, 283 OCF. De ce montant, 79,2 % étaient des montants attribués au financement à la mission, 15,6 % des ententes de services et 5,2 % des projets ponctuels. La moyenne du financement par organisme est de 68 526 $.[15]

Les subventions du MF ne représentent qu’une portion des argents que reçoivent les OCF. Tous les organismes sont à la recherche de sources de financement supplémentaires pour compléter leur offre de service. En 2014, la COFAQ, dans un mémoire adressé au gouvernement, a recensé les sources de financement d’un certain nombre d’OCF, à partir des données de leur rapport annuel. On peut constater que les subventions du MF ne représentent que 30 % des argents nécessaire au fonctionnement des OCF. Les résultats sont visibles dans le tableau suivant.

Source de revenu des organsimes communautaires familles
Source de revenu des organismes communautaires Famille.

Voir aussi

À compléter...

Références

  1. 1,0, 1,1, 1,2, 1,3 et 1,4 Institut national de la recherche scientifique, Urbanisation, culture et société, Agir sur les politiques familiales : la recherche, un outil indispensable : fiches synthèses de transfert de connaissances, Montréal, 2005 , p 77
  2. 2,0 et 2,1 J.A. Dickinson et B. Young, Brève histoire socio-économique du Québec, Montréal, Septentrion, 4e éd, 2009, p. 252.
  3. COFAQ, "Les 30 ans de la COFAQ" Info-Cofaq, avril 2002, p. 18.
  4. 4,0, 4,1 et 4,2 Marie-Paule Malouin, Le mouvement familial au Québec, les débuts : 1937-1965, Boréal, 1998, p. 33.
  5. Ce terme était souvent utilisé pour décrire d’autres mouvements nationaux hors du Québec. Voir : http://vigile.quebec/D-ou-vient-l-expression-Revolution.
  6. Renée B.-Dandurand, "La famille n’est pas une île" dans Le Québec en jeu. Comprendre les grands défis, (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne] http://classiques.uqac.ca/contemporains/b_dandurand_renee/famille_une_ile/famille_une_ile.html.
  7. 7,0 et 7,1 D. Lemieux et M. Comeau, Le mouvement familial au Québec, 1960-1990, PUQ, 2002.
  8. 8,0 et 8,1 COFAQ, Pour la défense de la nouvelle famille au Québec: manifeste de l'OFAQ pour une politique familiale au Québec, (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne] http://www.cofaq.qc.ca/images/stories/pdf/memoires/Manifeste_dfense_nouvelle_famille_1980.pdf.
  9. FAFMRQ, Qui sommes-nous, (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne] http://www.fafmrq.org/qui-sommes-nous.
  10. Pour consulter la liste : voir : Le mouvement familial au Québec, 1960-1990, op. cit; p. 103
  11. D. Lemieux, "La revendication d’une politique familiale : un mouvement québécois forgé dans le creuset de la Révolution tranquille, 1960-1990", dans Enfances, Familles, Générations, Numéro 15, automne 2011, p. 23-44. (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne] http://www.erudit.org/revue/efg/2011/v/n15/1008144ar.pdf
  12. Voir : Association des haltes-garderies communautaires du Québec, Historique, (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne] http://ahgcq.org/site-public/page-d-exemple/historique/.
  13. Vincent Duhaime,""Les pères ont ici leur devoir" : le discours du mouvement familial québécois et la construction de la paternité dans l’après-guerre, 1945-1960", Revue d'histoire de l'Amérique française; Vol. 57, no 4, printemps 2004, p. 545. (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne] https://www.erudit.org/revue/haf/2004/v57/n4/009641ar.pdf
  14. Eliana Sotomayor et Madelaine Lacombe, Le comité aviseur de l'action communautaire autonome: dix ans de lutte pour la reconnaissance, (Consulté le 16 mai 2016) [En ligne] http://www.rq-aca.org/wp-content/uploads/DixAnsLuttesPourLaReconnaissance1.pdf
  15. RQ-ACA [Évolution des modes de soutien financier du gouvernement québécois à l'égard de l'action communautaire 2001-2002 à 2013-2014. http://www.rq-aca.org/wp-content/uploads/modes_evol_ministeres2001-2014.pdf]