Loisir (Secteur) : Différence entre versions

De WIKIACA
Aller à : navigation, rechercher
(Le loisir et son évolution)
 
(Changement de définition)
Ligne 1 : Ligne 1 :
Le loisir est l'activité que l'on effectue durant le temps libre dont on peut disposer. Ce temps libre s'oppose au temps prescrit, c'est-à-dire contraint par les occupations habituelles (emploi, activités domestiques, éducation des enfants...) ou les servitudes qu’elles imposent (transports, par exemple).Le mot, dérivé du verbe latin licere (« être permis »), renvoie, au début du XIIe siècle, aux notions positives de « liberté », et d'« oisiveté ». Puis, à partir du XVIIIe siècle, il évolue vers le sens de « divertissement ».
+
Selon le Grand dictionnaire terminologique de la langue française, le loisir se définit comme une activité individuelle ou collective de nature variée (culturelle, sportive, touristique, de plein air, etc.) à laquelle une personne se consacre volontairement pendant son temps libre. Dans le milieu de la recherche universitaire, on le définit comme l’ensemble des comportements choisis et à valeur hédoniste auquel une personne, à titre individuel ou en groupe affinitaire, peut s’intéresser ou s’adonner dans son temps libre, avec les ressources dont elle dispose, en rapport avec les gratifications qu’elle en attend.
  
== L'Âge d'or et la perte du Paradis terrestre ==
+
La notion de loisir est par ailleurs souvent associée à des épithètes ou expressions qui en précisent le contexte, le contenu ou les finalités. Des expressions telles que loisir culturel, scientifique, municipal, sportif, socioéducatif, thérapeutique, touristique, commercial, de masse, individuel, créatif, nautique, communautaire, de plein air sont alors utilisées.
Les textes fondateurs de la civilisation judéo-chrétienne[1] décrivent un état originel de l'humanité de type idyllique (Âge d'or), où les degrés de liberté et de loisir semblent majoritaires. Puis, l'Homme est chassé de ce paradis à la suite de la consommation du fruit de l'Arbre de la connaissance. Cet « usage de la connaissance » semble correspondre à ce qui s'est produit au moment de la révolution néolithique lorsque, sous la pression démographique, la conception hédoniste du chasseur-cueilleur (représentée par Abel) est supplantée par un nouvel ordre (représenté par Caïn) marqué par la raréfaction des biens et la nécessité du travail. C'est l'injonction fameuse de la Bible (au chapitre de la Genèse) : « Désormais tu travailleras à la sueur de ton front ». L'ère du loisir et la société de l'abondance et de la gratuité sont rattrapées par une nouvelle formulation du principe de réalité.
 
  
== Antiquité et Moyen Âge ==
+
Plusieurs activités de loisir intègrent des notions d’activités physiques, de performance, de régie et de normalisation, l’organisation d’événements, de manifestations et de compétition, bien que cette dernière dimension soit plus connue en matière de loisir sportif. Les organismes de loisir, qui sont responsables de préserver la qualité et l’intégrité des pratiques disciplinaires, offrent généralement aux adeptes un continuum pouvant mener de l’initiation à l’excellence.
Consécutivement à cette vision primitive, le Loisir se définit dans l'Antiquité païenne par deux mots :
 
* en grec « Skholè » (qui a donné le latin « schola » et le français «école»[2])
 
* en latin, « otium » (le mot qui désigne le temps de loisir, et qui a donné le français oisif), qui est l'opposé du « negotium », ( nec-otium : le non-loisir ) qui a donné naissance en français au terme de négoce.
 
Sénèque loue les mérites de l'otium et le considère comme la caractéristique de l’homme vraiment libre – mais en ajoutant qu’il est bon de le consacrer à un rôle social ou politique dans la cité. Cette vision est une dimension fondamentale qui trouve son prolongement dans la conception aristocratique : L'Homme « noble », l'aristocrate, s'intéresse davantage à l'activité libre qu'à l'activité contrainte : le travail est considéré comme une servitude de l'être de condition inférieure.Les préceptes évangéliques aboutissent aux mêmes conclusions, sur la base d'une réflexion différente : Ils sont en effet un appel à ne pas perdre sa vie dans les futilités terrestres mais à la gagner en sachant discerner l'essentiel :« Voyez les lis des champs : ils ne filent ni ne cousent et pourtant jamais Salomon n’a été vêtu comme eux dans toute sa gloire.
 
Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme? » (Matthieu, 16.26)« Celui qui cherche à conserver sa vie la perdra, tandis que celui qui perd sa vie à cause de moi, la retrouvera. » (Matthieu, 10.39)Plus tard, Thomas d'Aquin ajoutera l'idée du loisir nécessaire en tant que moment réparateur.
 
  
== Temps modernes ==
+
Reflet des tendances de la société moderne, les significations du loisir évoluent constamment. Elles se traduisent non seulement à travers les notions que sont le temps libre, les activités et la liberté de choix, mais également selon l’état d’esprit, la culture, les espaces, les besoins sociaux et personnels, l’éducation, la santé et autres. Selon un sondage d’opinion, une chose demeure toutefois, même en 2008 : le loisir apparaissait toujours au second rang en importance dans la vie des personnes, après la famille, mais devant le travail, l’argent et les avoirs.
La Conférence internationale du travail, Genève, en 1924, (p. 644) stipule dans ses conclusions : « Considérant qu'en adoptant dès sa première session, à Washington, une Convention sur la durée du travail, la Conférence générale a eu notamment pour objet de garantir aux travailleurs, outre les heures de sommeil nécessaires, un temps suffisant pour faire ce qui leur plaît, ainsi que l'indique exactement l'étymologie du mot "loisirs" […] »,Mécanisation et informatisation libèrent progressivement l’homme de nombreux travaux physiques pénibles, dans le même temps il est vrai qu’il charge son mental : transports domicile-travail, complexité administrative souvent accrue, difficultés liées à une mauvaise ergonomie en informatique, travaux nerveusement pénibles, etc. Ainsi, le temps de travail « comptabilisé » diminue globalement et la réduction du temps de travail dégage pour chacun plus de « temps libre ».
 
Ce temps libre permet de participer à plusieurs activités autres que celles dédiées à la « survie » ou à la « reproduction ». Ainsi s’investir dans des associations, développer ses compétences ou exercer une activité différente ( culture, peinture, jardinage, sport...).Il est difficile de déterminer si le phénomène a été accompagné ou non d’un développement de l’activité intellectuelle. Difficile aussi de savoir si ne se développe pas une sorte d’« activisme des loisirs » qui nous amène à neutraliser nous-mêmes en activités diverses ce qui aurait pu constituer, avant mobilisation à d’autres fins, un temps le loisir. Le problème du manque de temps semble ainsi en augmentation et non en diminution depuis les années 1960, au moins dans les grandes villes.
 
Un auteur comme Jeremy Rifkin estime que nous nous acheminons à terme vers une société sans travail. Avant qu’une telle situation n’émerge, si elle le fait un jour, il faudra améliorer les points suivants :
 
les conditions de travail;
 
* la durée du travail, dans une année et en nombre d’années de la vie;
 
* les conditions d’existence et de « fin de vie » des citoyens.
 
Ceci contribuera sans doute à ce que cette réduction de volume de travail se traduise plutôt par une redistribution de l’activité, ce qui permettrait d’alléger le temps de travail, au lieu de se traduire par une concentration de l’activité, qui produirait du chômage.
 
Le philosophe Bertrand Russell a abordé cette question dans deux de ses ouvrages : Essais sceptiques et un ouvrage de jeunesse, Le monde qui pourrait être (avec lequel il prit quelque distance par la suite).
 
  
== Loisir et loisirs : glissement sémantique ==
+
En ce sens, quelques données méritent d’être soulignées puisqu’elles illustrent l’ampleur du domaine et sa profonde intégration dans le quotidien des citoyens et des citoyennes autant que dans la structure sociale et économique du Québec.
On qualifie également le loisir de « temps libre », soit un temps usuellement consacré à des activités essentiellement non productives d’un point de vue macroéconomique, activités souvent ludiques ou culturelles : bricolage, jardinage, sports, divertissements... Cela a entraîné par la suite un glissement sémantique du terme « loisir » (temps libre) vers celui de « loisirs » (divertissements et sports).Le mot a commencé à accuser ce glissement de sens dans les années 1960-70, sans doute à la suite de son usage répété dans l’expression « civilisation des loisirs » (expression que l'on doit à Joffre Dumazedier dans un de ses ouvrages, publié en 1962, Vers une civilisation du loisir?). Beaucoup usent du terme comme synonyme de « divertissement », ce qui constitue une déviation importante de signification.
 
L'expression « industrie des loisirs » fait directement écho à cette notion de loisirs-divertissements, en proposant une vision productiviste voire mercantile de la production de biens et de services propres à satisfaire les besoins des ménages liés à leur temps de loisir : on considère ici que ce temps est dédié à la consommation de masse, pour s’occuper.
 
Il est possible que les raisons ou valeurs profondes pour lesquelles nous vivons soient, en ordre probable d'importance, les suivantes : le travail, la consommation, les communications, les sports, les jeux, la lecture, l'Internet, la télévision, les expositionset lieux à visiter, les sorties au cinéma, les parcs d'attractions et divertissements à sensations, les voyages, la sexualité, etc. Ces quelques éléments énumérés peuvent, s'ils ne font pas partie de loisirs, être cependant des indices sur quoi effectuer une recherche en rapport avec ceux-ci.
 
  
== Bibliographie ==
+
Au plan économique, les données de 2007 indiquent que le loisir représente 12 % des dépenses courantes des ménages québécois pour une somme de près de 10 milliards de dollars. Il appert que les industries axées sur la consommation de produits, de services et du divertissement sont parmi les grandes gagnantes de l’idéal projeté d’une « société du loisir » puisqu’elles ont réussi à imposer une vision largement économique de l’utilisation du temps libre.
* Paul Lafargue, Le Droit à la paresse, 1880 (lire en ligne)
+
 
* Thorstein Veblen, Théorie de la classe de loisir, 1899
+
Par ailleurs, au plan social, le loisir est un droit universel reconnu par la Déclaration des droits de l’homme (1948) et il est une responsabilité publique et une valeur sociétale importante. C’est ce qui explique l’ampleur des investissements publics annuels dans ce domaine, et son exceptionnelle prise en charge citoyenne, illustrée par le milieu associatif et ses milliers d’organismes. Rappelons que l’association est la principale « institution » de l’engagement bénévole en loisir dont la valeur économique est estimée à 1 milliard de dollars par année.
* Joffre Dumazedier, Sociologie empirique du loisir, Seuil, Paris, 1974
+
 
* Alain Corbin, L'Avènement des loisirs : 1850-1960, Aubier, Paris, 1995
+
Il arrive fréquemment que l’on s’interroge sur le lien existant entre la culture, le tourisme, le sport et quelques autres domaines. Ces milieux ne s’identifient pas d'emblée au loisir. Pourtant, c’est bien cet espace temporel, le temps libre, qui permet d’exercer les pratiques, d’assister aux représentations et événements, de visiter les lieux et qui contribue à l’essor des industries concernées. Les loisirs sont également d’importants contributeurs à la vitalité même de ces industries en préparant la relève ou en formant les clientèles.
* Paul Yonnet, Travail, loisir, Temps libre et lien social, Gallimard, 1999
+
 
* Jean-Marie Lafortune, Introduction aux analyses sociologiques du temps hors travail3, Presses de l’université du Québec, 2004
+
Le loisir culturel se préoccupe des pratiques amateurs, d’une culture active et il a un rôle majeur en matière d’accès à l’expression culturelle et de démocratisation de la culture. Le loisir de plein air se soucie plus particulièrement de l’accessibilité au milieu naturel pour la pratique libre et sécuritaire des activités en maximisant la qualité de l’expérience et le respect des milieux naturels. Le loisir scientifique agit en matière de médiation scientifique et au développement des connaissances qu’elles rendent plus accessible. Dans la sphère du tourisme social, l’accessibilité aux vacances et aux séjours touristiques, notamment pour certains groupes sociaux, constitue un enjeu majeur. En loisir socio-éducatif, les conditions d’accueil et l’accessibilité aux loisirs, en fonction des besoins des divers groupes de citoyens et dans une perspective de prise en charge et de développement social sont déterminantes.
* Jeremy Rifkin, La Fin du travailAdret, Travailler deux heures par jourAlvin Toffler, La Troisième Vague
+
 
* Bernard Charbonneau, Dimanche et Lundi, Denoel, 1966, 238p
+
En conclusion, pour le Conseil québécois du loisir (CQL), le loisir se situe au carrefour de trois dimensions que sont le temps libre, la liberté de choix et les activités. Il exerce un rôle essentiel dans le développement des communautés territoriales ou sociales. Il est une composante déterminante de la qualité de vie et la santé des personnes, contribue au développement du capital social et constitue un lieu d'expression et d’apprentissage de la vie démocratique, comme l’indique clairement la Déclaration de Québec (2008) dont le Conseil est signataire.
 +
 
 +
=== '''Un droit reconnu''' ===
 +
Le loisir est un droit universellement reconnu depuis 1948 dans la Déclaration des droits de l'homme adoptée par l'Organisation des Nations unies à l'effet que « Toute personne a droit au repos et aux loisirs ». Cette notion de droit au loisir correspond à des valeurs partagées et reconnues comme indispensables au mieux-être individuel et collectif par l'UNESCO.
 +
 
 +
=== '''Une charte internationale''' ===
 +
Le Conseil québécois du loisir, à l'instar de World Leisure, croit que toutes sociétés et cultures reconnaissent de façon accrue le droit des individus d'avoir des périodes de temps pendant lesquelles ils ou elles peuvent librement choisir leurs activités et expériences, spécialement celles conduisant au développement personnel, à l'amélioration de la qualité de vie et à la concrétisation des valeurs communautaires. La liberté des personnes et de choix sont les éléments centraux du loisir : elles doivent être librement exercées par tous.
 +
 
 +
=== '''Articles''' ===
 +
# Toute personne a un droit humain élémentaire à des activités de loisir qui sont en harmonie avec les normes et les valeurs sociales de sa société. Tous les gouvernements sont obligés de reconnaître et de protéger ce droit de leurs citoyens.
 +
# Les investissements en loisir sont aussi importants que ceux pour l'éducation et la santé. Les gouvernements doivent fournir à leurs citoyens une variété d'opportunités récréatives accessibles et de grandes qualités.
 +
# L'individu est la plus importante ressource en loisir et en récréation. En conséquence, les gouvernements doivent fournir les moyens pour acquérir les habilités et les compréhensions nécessaires pour maximiser leurs expériences de loisir.
 +
# Les individus peuvent utiliser les opportunités offertes par le loisir pour le développement personnel, pour le développement de relations sociales, pour accroître leur intégration sociale, développer leurs communautés et leurs identités culturelles aussi bien que pour développer la compréhension et la coopération internationale.
 +
# Les gouvernements doivent s'assurer pour l'avenir de la disponibilité d'expériences de loisir enrichissantes en maintenant la qualité de l'environnement physique, social et culturel.
 +
# Les personnes effectuant la promotion du loisir doivent être entraînées à aider les individus dans l'acquisition d'habiletés, dans la découverte et le développement de leurs talents et dans l'élargissement de leur connaissance des opportunités récréatives.
 +
# Les citoyens doivent avoir accès à toutes les formes d'information sur le loisir, les utiliser pour rehausser leur compréhension et leur influence sur les politiques locales et nationales.
 +
# Les institutions éducatives doivent consacrer tous les efforts à enseigner la nature et l'importance du loisir et comment intégrer cette connaissance dans leur style de vie personnelle.

Version du 14 octobre 2016 à 11:54

Selon le Grand dictionnaire terminologique de la langue française, le loisir se définit comme une activité individuelle ou collective de nature variée (culturelle, sportive, touristique, de plein air, etc.) à laquelle une personne se consacre volontairement pendant son temps libre. Dans le milieu de la recherche universitaire, on le définit comme l’ensemble des comportements choisis et à valeur hédoniste auquel une personne, à titre individuel ou en groupe affinitaire, peut s’intéresser ou s’adonner dans son temps libre, avec les ressources dont elle dispose, en rapport avec les gratifications qu’elle en attend.

La notion de loisir est par ailleurs souvent associée à des épithètes ou expressions qui en précisent le contexte, le contenu ou les finalités. Des expressions telles que loisir culturel, scientifique, municipal, sportif, socioéducatif, thérapeutique, touristique, commercial, de masse, individuel, créatif, nautique, communautaire, de plein air sont alors utilisées.

Plusieurs activités de loisir intègrent des notions d’activités physiques, de performance, de régie et de normalisation, l’organisation d’événements, de manifestations et de compétition, bien que cette dernière dimension soit plus connue en matière de loisir sportif. Les organismes de loisir, qui sont responsables de préserver la qualité et l’intégrité des pratiques disciplinaires, offrent généralement aux adeptes un continuum pouvant mener de l’initiation à l’excellence.

Reflet des tendances de la société moderne, les significations du loisir évoluent constamment. Elles se traduisent non seulement à travers les notions que sont le temps libre, les activités et la liberté de choix, mais également selon l’état d’esprit, la culture, les espaces, les besoins sociaux et personnels, l’éducation, la santé et autres. Selon un sondage d’opinion, une chose demeure toutefois, même en 2008 : le loisir apparaissait toujours au second rang en importance dans la vie des personnes, après la famille, mais devant le travail, l’argent et les avoirs.

En ce sens, quelques données méritent d’être soulignées puisqu’elles illustrent l’ampleur du domaine et sa profonde intégration dans le quotidien des citoyens et des citoyennes autant que dans la structure sociale et économique du Québec.

Au plan économique, les données de 2007 indiquent que le loisir représente 12 % des dépenses courantes des ménages québécois pour une somme de près de 10 milliards de dollars. Il appert que les industries axées sur la consommation de produits, de services et du divertissement sont parmi les grandes gagnantes de l’idéal projeté d’une « société du loisir » puisqu’elles ont réussi à imposer une vision largement économique de l’utilisation du temps libre.

Par ailleurs, au plan social, le loisir est un droit universel reconnu par la Déclaration des droits de l’homme (1948) et il est une responsabilité publique et une valeur sociétale importante. C’est ce qui explique l’ampleur des investissements publics annuels dans ce domaine, et son exceptionnelle prise en charge citoyenne, illustrée par le milieu associatif et ses milliers d’organismes. Rappelons que l’association est la principale « institution » de l’engagement bénévole en loisir dont la valeur économique est estimée à 1 milliard de dollars par année.

Il arrive fréquemment que l’on s’interroge sur le lien existant entre la culture, le tourisme, le sport et quelques autres domaines. Ces milieux ne s’identifient pas d'emblée au loisir. Pourtant, c’est bien cet espace temporel, le temps libre, qui permet d’exercer les pratiques, d’assister aux représentations et événements, de visiter les lieux et qui contribue à l’essor des industries concernées. Les loisirs sont également d’importants contributeurs à la vitalité même de ces industries en préparant la relève ou en formant les clientèles.

Le loisir culturel se préoccupe des pratiques amateurs, d’une culture active et il a un rôle majeur en matière d’accès à l’expression culturelle et de démocratisation de la culture. Le loisir de plein air se soucie plus particulièrement de l’accessibilité au milieu naturel pour la pratique libre et sécuritaire des activités en maximisant la qualité de l’expérience et le respect des milieux naturels. Le loisir scientifique agit en matière de médiation scientifique et au développement des connaissances qu’elles rendent plus accessible. Dans la sphère du tourisme social, l’accessibilité aux vacances et aux séjours touristiques, notamment pour certains groupes sociaux, constitue un enjeu majeur. En loisir socio-éducatif, les conditions d’accueil et l’accessibilité aux loisirs, en fonction des besoins des divers groupes de citoyens et dans une perspective de prise en charge et de développement social sont déterminantes.

En conclusion, pour le Conseil québécois du loisir (CQL), le loisir se situe au carrefour de trois dimensions que sont le temps libre, la liberté de choix et les activités. Il exerce un rôle essentiel dans le développement des communautés territoriales ou sociales. Il est une composante déterminante de la qualité de vie et la santé des personnes, contribue au développement du capital social et constitue un lieu d'expression et d’apprentissage de la vie démocratique, comme l’indique clairement la Déclaration de Québec (2008) dont le Conseil est signataire.

Un droit reconnu

Le loisir est un droit universellement reconnu depuis 1948 dans la Déclaration des droits de l'homme adoptée par l'Organisation des Nations unies à l'effet que « Toute personne a droit au repos et aux loisirs ». Cette notion de droit au loisir correspond à des valeurs partagées et reconnues comme indispensables au mieux-être individuel et collectif par l'UNESCO.

Une charte internationale

Le Conseil québécois du loisir, à l'instar de World Leisure, croit que toutes sociétés et cultures reconnaissent de façon accrue le droit des individus d'avoir des périodes de temps pendant lesquelles ils ou elles peuvent librement choisir leurs activités et expériences, spécialement celles conduisant au développement personnel, à l'amélioration de la qualité de vie et à la concrétisation des valeurs communautaires. La liberté des personnes et de choix sont les éléments centraux du loisir : elles doivent être librement exercées par tous.

Articles

  1. Toute personne a un droit humain élémentaire à des activités de loisir qui sont en harmonie avec les normes et les valeurs sociales de sa société. Tous les gouvernements sont obligés de reconnaître et de protéger ce droit de leurs citoyens.
  2. Les investissements en loisir sont aussi importants que ceux pour l'éducation et la santé. Les gouvernements doivent fournir à leurs citoyens une variété d'opportunités récréatives accessibles et de grandes qualités.
  3. L'individu est la plus importante ressource en loisir et en récréation. En conséquence, les gouvernements doivent fournir les moyens pour acquérir les habilités et les compréhensions nécessaires pour maximiser leurs expériences de loisir.
  4. Les individus peuvent utiliser les opportunités offertes par le loisir pour le développement personnel, pour le développement de relations sociales, pour accroître leur intégration sociale, développer leurs communautés et leurs identités culturelles aussi bien que pour développer la compréhension et la coopération internationale.
  5. Les gouvernements doivent s'assurer pour l'avenir de la disponibilité d'expériences de loisir enrichissantes en maintenant la qualité de l'environnement physique, social et culturel.
  6. Les personnes effectuant la promotion du loisir doivent être entraînées à aider les individus dans l'acquisition d'habiletés, dans la découverte et le développement de leurs talents et dans l'élargissement de leur connaissance des opportunités récréatives.
  7. Les citoyens doivent avoir accès à toutes les formes d'information sur le loisir, les utiliser pour rehausser leur compréhension et leur influence sur les politiques locales et nationales.
  8. Les institutions éducatives doivent consacrer tous les efforts à enseigner la nature et l'importance du loisir et comment intégrer cette connaissance dans leur style de vie personnelle.