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(Page créée avec « '''Description:''' <br /> == Historique: == <br /> == Principales réalisations/événements marquants == <br /> == Membres, instances ou structures et représentations ==... »)
 
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'''Description:'''
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Le '''secteur formation''' comprend une quinzaine d’organismes
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communautaires autonomes de formation (OCAF). Grâce à leurs activités de
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formation et à leurs différents services d’accompagnement, ils contribuent à
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l’éducation des adultes et à la formation continue des organismes d’action
 +
communautaire autonome québécois. Portés par leur visée de transformation
 +
sociale, les OCAF offrent aux organismes communautaires un soutien adapté à la
 +
réalité du mouvement communautaire et aux besoins des personnes qui s’y
 +
impliquent.
 +
 
 +
Plus spécifiquement,  les OCAF visent à :
 +
 
 +
- Permettre une réflexion commune sur les pratiques
 +
d’éducation populaire autonome;
 +
 
 +
- Développer la capacité d’analyse des personnes impliquées
 +
dans les organismes communautaires à l’égard des réalités vécues et des enjeux
 +
sociaux;
 +
 
 +
- Favoriser l’engagement social, individuel et collectif, dans
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le milieu de vie;
 +
 
 +
- Favoriser le maintien de pratiques démocratiques au sein des
 +
organisations;
 +
 
 +
- Permettre aux personnes impliquées dans des organismes communautaires
 +
de revoir leurs - attitudes et comportements vis-à-vis des communautés
 +
marginalisées;
 +
 
 +
- Soutenir les personnes impliquées dans des organismes
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communautaires dans leur volonté de créer de nouvelles alliances, d’élargir
 +
leur cercle de citoyen-ne-s engagé-E.-s et de renforcer leur pouvoir
 +
d’influence;
 +
 
 +
- Soutenir les milieux dans leurs interventions
 +
et aider les membres des organismes d’action communautaire à prendre leur place
 +
dans les processus de développement local.
 +
 
 
<br />
 
<br />
 
== Historique: ==
 
== Historique: ==
 +
L’histoire du secteur formation de l’action
 +
communautaire autonome est intimement liée à l’histoire de l’éducation
 +
populaire autonome, et plus largement, à ce qu’il convient d’appeler l’éducation
 +
des adultes. Cela dit, la constitution du secteur formation est tributaire de l’adoption
 +
de la politique de reconnaissance et de soutien de l’action communautaire
 +
(PRAC) qui a été adoptée en 2001 par le gouvernement du Québec'''''.'''''
 +
 +
Dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique de
 +
reconnaissance de l’action communautaire, adoptée par le gouvernement du Québec
 +
en 2001, le ministère de l’Éducation du Québec (MÉQ) a revu ses programmes
 +
PSÉPA ET PSAPA[i]  afin de s’harmoniser avec la politique. Le MÉQ
 +
a donc identifié lesquels '''''groupes de formation''''',  parmi les 1000 organismes communautaires
 +
financés par le PSÉPA ET PSAPA pour la réalisation d’activités éducatives,
 +
étaient plus directement reliés à sa mission éducative.  De ce grand ménage, le Ministère a retenu 160
 +
organismes qui seraient dorénavant soutenus financièrement pour leur
 +
mission.  Le MÉQ les a regroupés en
 +
quatre secteurs : les groupes d’alphabétisation populaire, les écoles de
 +
la rue, les groupes de lutte au décrochage scolaire et les groupes de formation
 +
continue. Les autres organismes ont vu le soutien financier suivre leur
 +
transfert vers un autre ministère « d’appartenance ».
 +
 +
En 2002, le MEQ adoptait aussi sa
 +
Politique en éducation des adultes[ii]
 +
et un plan de mise en œuvre de celle-ci. L’adoption de cette politique est
 +
importante dans le contexte de la mise en œuvre de la Politique en action
 +
communautaire au sein du MEQ. Bien qu’ayant participé à États généraux sur l’éducation,
 +
au grand Chantier de la formation continue et aux consultations sur la
 +
reconnaissance de l’éducation populaire autonome, les groupes sont déçus de la
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prédominance d’une vision de l’éducation axée surtout vers l’acquisition des
 +
connaissances de base et vers les compétences pour l’emploi. La formation
 +
continue tout au long de la vie, la variété des lieux et modes d’apprentissages
 +
à une citoyenneté active et l’approche d’éducation populaire autonome y sont
 +
presque qu’absentes. Les organismes auront donc toujours à insister et faire
 +
reconnaître leurs particularités face au MEQ qui s’appuie sur une vision de la
 +
formation continue dans une approche plus formelle.
 +
 +
'''C’est donc dans ce contexte que naîtra la COCAF. Nous tenterons de tracer
 +
4 périodes'''[iii]''' dans son évolution et de sa courte existence.'''
 +
 +
'''De la Bande des 9 au
 +
COCAF'''
 +
 +
En février 2003, la Table des fédérations et organismes
 +
nationaux en éducation populaire autonome (Table des Fédés, maintenant
 +
dissoute) invite à une première rencontre les 9[iv]
 +
organismes communautaires autonomes nationaux ou régionaux reconnus par le Ministère
 +
de l’Éducation du Québec (ancêtre du Ministère de l’Éducation et de
 +
l’Enseignement Supérieur - MÉES) dans le secteur formation continue. Ces
 +
organismes venaient d’être informés de leur reconnaissance et financement pour
 +
leur mission, pour l’année 2002-2003''','''
 +
par le nouveau Service des programmes aux organismes communautaires (SPOC) mis
 +
sur pied par le ministère de l’Éducation du Québec dans le cadre des plans
 +
d’action de la ''Politique d’action communautaire'' et de la ''Politique de l’éducation des adultes dans une
 +
perspective de formation continue'' et qui avait le mandat de développer le
 +
programme d’action communautaire sur le terrain de l’éducation (PACTE). C’est à
 +
cette rencontre que la '''Bande des 9'''
 +
(organismes), nom utilisé à l’interne pendant les premières années, mettent sur
 +
pieds le '''Comité des Organismes Communautaires
 +
Autonomes''' '''de Formation''' (COCAF) pour
 +
apprendre à se connaître comme secteur, partager de l’information, trouver un
 +
dénominateur commun, mesurer ensemble les enjeux du transfert, intervenir
 +
collectivement et représenter les groupes dans la mise en place de
 +
l’application de la PRAC au MEQ et le développement du nouveau programme PACTE
 +
et ce, pour un temps, avec le soutien de la Table des Fédés.
 +
 +
Cette instance nous permettrait aussi de développer des liens
 +
et des alliances avec les autres secteurs reconnus au MEQ en vue de développer
 +
des positions et des stratégies communes dans la mise en place et le
 +
développement du PACTE afin de lui assurer sa concordance avec les principes de
 +
l’ACA et le respect du fonctionnement et des réalités des groupes.
 +
 +
En 2003, le sous-ministre adjoint de la Direction générale de
 +
l’éducation des adultes reconnaît le COCAF comme représentant des organismes du
 +
secteur formation continue dans les instances de consultation du ministère de
 +
l’Éducation du Québec touchant les organismes d’action communautaire autonome
 +
et défraie les frais de participation à ces instances. De 2003 à 2005, le COCAF
 +
se réunit surtout pour partager l’information et débattre des positions autour
 +
du programme de financement du MELS, se référant constamment au cadre de
 +
déférence élaboré par le Comité Aviseur en Action Communautaire Autonome
 +
(CA-ACA) et autour des enjeux plus large de l’action communautaire autonome.
 +
 +
C’est aussi dans cette même période que le MEQ annonce une
 +
enveloppe spécifique pour la mise en œuvre de la Politique d’éducation des
 +
adultes dans laquelle 800 000$ seront réservés pour accueillir des projets
 +
qui s’arriment à cette politique et sa mise en œuvre. Les premières demandes
 +
déposées par les groupes du COCAF seront toutes refusées. Intégrée au PACTE
 +
seulement depuis 2013, cette enveloppe demeure aujourd’hui la même, toujours
 +
liée à la politique en éducation des adultes et formation continue de 2002,
 +
bien que maintenant réservée aux groupes financés au PACTE avec toute la
 +
gymnastique que cela impose.
 +
 +
'''CONSOLIDATION - 2005-2009'''
 +
 +
En janvier 2005, la COCAF dépose au MEQ une première demande
 +
de financement pour son travail de concertation, consultation et fonctionnement
 +
autre que le remboursement des frais de participation comme secteur aux
 +
instances gouvernementales de consultation, surtout que l’offre de services de
 +
la Table des Fédés venait de prendre fin. Une première petite subvention lui
 +
sera accordée à même les sommes résiduelles du PACTE et non à titre d’organisme
 +
accrédité.
 +
 +
C’est aussi au même moment qu’un nouveau groupe reconnu
 +
s’ajoute à cette première bande des 9, le Centre d’Animation, de Formation et
 +
d’Accompagnement, CAFA (grande région de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec).
 +
En novembre 2005, arriveront ensuite le Groupe Femmes, Politique et Démocratie
 +
(GFPD) et le Center for Community Organisations (COCo). Et L’Aut’Montréal se
 +
joint à nous en 2006. C’est aussi en 2008 que le Centre de Formation Sociale Marie
 +
Gérin Lajoie, en attente d’accréditation, est invité à se joindre à la COCAF.
 +
 +
En 2006, toujours concerné et intéressé de jouer un rôle
 +
significatif au sein du mouvement d’action communautaire autonome, le COCAF a
 +
demandé à se joindre au CA-ACA. En réponse à cette demande, le CA-ACA a créé le
 +
secteur formation et a accepté la COCAF comme représentante de ce secteur, bien
 +
qu’il n’ait pas de statut juridique formel.
 +
 +
De 2004 à
 +
2007, un financement non récurrent pour les activités de la COCAF a été obtenu par
 +
l’entremise du Centre régional de formation de Lanaudière qui a accepté d’être mandataire
 +
de ce projet durant ces années. En 2006-2007, la COCAF entreprend ses
 +
démarches d’incorporation afin d’être reconnue officiellement et financée par
 +
le MEQ pour réaliser ses objectifs. C’est à cette occasion que de Comité nous
 +
prenons le nom de '''Coalition''' des OCAF
 +
conservant ainsi le même acronyme. Reconnue en 2007, la COCAF pourra donc
 +
déposer comme les autres OCAF une première demande de financement au MEQ.
 +
 +
En plus de
 +
la démarche d’incorporation et tout son travail de représentations et débats autour
 +
des enjeux du PACTE et du travail avec les autres groupes «alliés » 
 +
financés au même programme, la COCAF commence à vouloir développer son identité
 +
pour porter collectivement un regard plus large, permettre à ses membres de
 +
s’apprivoiser, se connaître dans leurs différences et particularités. De
 +
regroupement forcé par les évènements et le contexte de départ, il émerge le
 +
défi d’aller plus loin et développer une cohésion. Le 16 mai 2007, la COCAF
 +
organise la première journée de réflexion pour ses membres. Les objectifs de
 +
celle-ci étaient de se connaître et de partager sur les enjeux actuels des
 +
organismes communautaires autonomes de formation.
 +
 +
Depuis son assemblée générale de fondation, la COCAF poursuit la
 +
consolidation de son fonctionnement et de ses mécanismes de communication. Ses
 +
membres suivent de près les enjeux de la reconnaissance et du financement du
 +
MELS ainsi que ceux du 2<sup>e</sup> plan d’action de la ''Politique d’éducation des adultes et de formation
 +
continue'' grâce à la présence de ses représentants et représentantes au
 +
comité mixte et au groupe de travail MELS-OACA. La présence de la COCAF au Réseau québécois de
 +
l’action communautaire autonome (RQ-ACA) permet d’approfondir les enjeux de la ''Politique de l’action communautaire'' et de
 +
promouvoir l’importance de la formation continue pour les membres et les
 +
personnes travaillant dans les OACA.
 +
 +
La COCAF organise
 +
une fois par année une journée de formation/réflexion pour ses membres. Les
 +
sujets qui y ont été abordés : Que veut dire le travail de transformation
 +
sociale pour nos organismes? Partager sur nos pratiques de formation, les
 +
Intelligences citoyennes. Ces journées permettent de s’inspirer des pratiques
 +
innovantes mises en place par les groupes membres ou par d’autres afin
 +
d’améliorer le travail de formation continue de chacun d’entre nous. Mais aussi
 +
plus largement, elle initie une journée ouverte pour l’ensemble du mouvement communautaire
 +
portant sur les enjeux autour de la reddition de compte réunissant des
 +
bailleurs de fonds et les organismes mettant ainsi les premières bases du rôle
 +
que la COCAF peut jouer au sein du mouvement d’ACA.
 +
 +
'''UN RÔLE QUI
 +
SE PRÉCISE ET SE VOIT - 2010-2014'''
 +
 +
La COCAF est à un moment charnière de son
 +
existence. Elle entre dans une étape qui l’amène à aller plus loin. La COCAF
 +
organise un premier Lac à l’Épaule avec comme orientation de se donner un temps
 +
pour se poser ensemble les questions suivantes : agir collectivement :
 +
Mais dans quoi? Comment? Et Pourquoi? Bref, autre que le financement, quelle
 +
serait le rôle et la mission de la COCAF. Le Lac à l’Épaule de décembre 2010
 +
jette donc les bases de chantiers pour répondre à ces questions :
 +
 +
Ø  Alimenter un
 +
discours commun pour nous faire connaître le travail des OCAF;
 +
 +
Ø  Dégager un
 +
énoncé de base sur ce qu’est un OCAF;
 +
 +
Ø  Clarifier
 +
notre mode de fonctionnement pour faciliter la collaboration entre les OCAF;
 +
 +
Ø  Développer
 +
un site pour donner une fenêtre publique et visible de notre travail et mission;
 +
 +
Ø  Revoir nos
 +
règlements et critères d’adhésion.
 +
 +
La COCAF a
 +
toujours fonctionné en partageant le travail entre ses membres que ce soit le
 +
travail d’organisation logistique ou administratif ou encore le travail de
 +
représentation. Ces chantiers sont donc pris en charge par les membres en
 +
sous-comités de travail.
 +
 +
Le travail des comités porte
 +
fruit. La COCAF adopte officiellement son énoncé de mission, revoit ses
 +
règlements généraux, précise les critères d’adhésion de ses membres, continue
 +
de dégager des temps de formation pour permettre à ses membres de mieux se
 +
connaître, resserrer leurs liens, se tenir au courant des enjeux portés par
 +
chacun et, enfin, elle décide de déposer un projet collectif au MELS pour un
 +
évènement ouvert à l’ensemble du mouvement communautaire. La COCAF précise
 +
aussi les principes qui guident le travail de la COCAF soit : la
 +
transformation sociale, la solidarité, la collaboration et la démocratie. Un
 +
logo est adopté et le site internet voit le jour.
 +
 +
De 2012 à 2014, la COCAF prendra
 +
le relais et soutiendra l’organisation de l’Université Populaire d’Été avec la
 +
thématique :
 +
 +
Ø 
 +
''Transformation sociale ou réparation sociale? Le rôle
 +
politique dans les OCA''.  2012
 +
 +
Ø 
 +
''De la militance individuelle à la mobilisation
 +
sociale. Nouvelles formes d’engagements et renouvellement des pratiques dans
 +
les mouvements sociaux !'' 2013
 +
 +
Ø 
 +
''Laboratoire de concepts: ces mots/maux qui dictent nos
 +
actions'' 2014
 +
 +
En ce qui concerne tout le
 +
brassage qui se fait autour de la mise à jour de la politique en éducation des adultes
 +
et formation continue au MELS (PÉA), il est décidé de nous investir au comité
 +
de la PÉA mis sur pieds au sein de l’ICÉA[v]
 +
pour nous assurer de bien faire ressortir la particularité du travail des OCAF
 +
et de l’ÉPA dans cette nouvelle politique. Cette implication amènera la COCAF
 +
et ses membres à participer à l’évènement '''24
 +
heures pour un Québec apprenant''' en mai 2013.
 +
 +
La COCAF demeure très active
 +
et veut jouer un rôle important au sein du RQACA en participant aux assemblées
 +
générales, en discutant des dossiers portés sur révision du droit associatif, contre
 +
la volonté d’identifier les organismes d’ACA comme lobbyisme, les PPP sociaux,
 +
la révision du cadre de référence en AC du gouvernement, la semaine de
 +
visibilité de l’ACA,…) et assurant son implication au comité exécutif et au
 +
comité d’échange sur le financement et la reconnaissance.
 +
 +
Le dossier du financement des
 +
OCAF au MELS (nouveau nom du MEQ) constitue aussi son dossier prioritaire. Ses
 +
discussions et ses représentations auprès des alliés et des instances de
 +
consultation et de négociation au MELS s’appuient sur les revendications
 +
suivantes : la reconnaissance de la particularité des OCAF, le
 +
redressement de la situation financière des OCAF pour un traitement équitable
 +
des organismes financés, l’indexation annuelle et une augmentation
 +
substantielle de notre financement à la mission.
 +
 +
En 2013, le Carrefour de
 +
Développement Social par l’Éducation Populaire (CDSEP), nouvellement accrédité
 +
au MELS se joint à la COCAF portant ainsi à 15 le nombre de membres actuels.
 +
 +
 +
 +
[i] Programme de Soutien à l’Éducation Populaire Autonome
 +
et Programme de soutien à l’Alphabétisation Populaire.
 +
 +
[ii] Gouvernement du Québec, ministère de l’Éducation.
 +
Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue,
 +
2002
 +
 +
[iii] La présente histoire résulte d’un parcours des
 +
procès-verbaux des rencontres de la COCAF de 2003 à 2016. Ces documents ne sont
 +
pas publics et le parcours synthèse qui en résulte relève de l’auteur et ne se
 +
veut pas scientifique. Des erreurs peuvent involontairement s’y glisser.
 +
 +
[iv] Centre St-Pierre, Relais Femmes, Centre de Formation
 +
Populaire, Communautique, La Puce ressource informatique, Centre de Formation
 +
Communautaire de la Mauricie, le Centre de Pastorale en Milieu Ouvrier, Centre
 +
Régional de Formation de Lanaudière, Centre de Documentation sur l’Éducation
 +
des Adultes et la Condition Féminine.
 +
 +
[v] Institut de Coopération en Éducation des Adultes.
 +
 
<br />
 
<br />
 
== Principales réalisations/événements marquants ==
 
== Principales réalisations/événements marquants ==

Version du 6 juin 2016 à 14:24

Le secteur formation comprend une quinzaine d’organismes communautaires autonomes de formation (OCAF). Grâce à leurs activités de formation et à leurs différents services d’accompagnement, ils contribuent à l’éducation des adultes et à la formation continue des organismes d’action communautaire autonome québécois. Portés par leur visée de transformation sociale, les OCAF offrent aux organismes communautaires un soutien adapté à la réalité du mouvement communautaire et aux besoins des personnes qui s’y impliquent.

Plus spécifiquement,  les OCAF visent à :

- Permettre une réflexion commune sur les pratiques d’éducation populaire autonome;

- Développer la capacité d’analyse des personnes impliquées dans les organismes communautaires à l’égard des réalités vécues et des enjeux sociaux;

- Favoriser l’engagement social, individuel et collectif, dans le milieu de vie;

- Favoriser le maintien de pratiques démocratiques au sein des organisations;

- Permettre aux personnes impliquées dans des organismes communautaires de revoir leurs - attitudes et comportements vis-à-vis des communautés marginalisées;

- Soutenir les personnes impliquées dans des organismes communautaires dans leur volonté de créer de nouvelles alliances, d’élargir leur cercle de citoyen-ne-s engagé-E.-s et de renforcer leur pouvoir d’influence;

- Soutenir les milieux dans leurs interventions et aider les membres des organismes d’action communautaire à prendre leur place dans les processus de développement local.


Historique:

L’histoire du secteur formation de l’action communautaire autonome est intimement liée à l’histoire de l’éducation populaire autonome, et plus largement, à ce qu’il convient d’appeler l’éducation des adultes. Cela dit, la constitution du secteur formation est tributaire de l’adoption de la politique de reconnaissance et de soutien de l’action communautaire (PRAC) qui a été adoptée en 2001 par le gouvernement du Québec.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique de reconnaissance de l’action communautaire, adoptée par le gouvernement du Québec en 2001, le ministère de l’Éducation du Québec (MÉQ) a revu ses programmes PSÉPA ET PSAPA[i]  afin de s’harmoniser avec la politique. Le MÉQ a donc identifié lesquels groupes de formation,  parmi les 1000 organismes communautaires financés par le PSÉPA ET PSAPA pour la réalisation d’activités éducatives, étaient plus directement reliés à sa mission éducative.  De ce grand ménage, le Ministère a retenu 160 organismes qui seraient dorénavant soutenus financièrement pour leur mission.  Le MÉQ les a regroupés en quatre secteurs : les groupes d’alphabétisation populaire, les écoles de la rue, les groupes de lutte au décrochage scolaire et les groupes de formation continue. Les autres organismes ont vu le soutien financier suivre leur transfert vers un autre ministère « d’appartenance ».

En 2002, le MEQ adoptait aussi sa Politique en éducation des adultes[ii] et un plan de mise en œuvre de celle-ci. L’adoption de cette politique est importante dans le contexte de la mise en œuvre de la Politique en action communautaire au sein du MEQ. Bien qu’ayant participé à États généraux sur l’éducation, au grand Chantier de la formation continue et aux consultations sur la reconnaissance de l’éducation populaire autonome, les groupes sont déçus de la prédominance d’une vision de l’éducation axée surtout vers l’acquisition des connaissances de base et vers les compétences pour l’emploi. La formation continue tout au long de la vie, la variété des lieux et modes d’apprentissages à une citoyenneté active et l’approche d’éducation populaire autonome y sont presque qu’absentes. Les organismes auront donc toujours à insister et faire reconnaître leurs particularités face au MEQ qui s’appuie sur une vision de la formation continue dans une approche plus formelle.

C’est donc dans ce contexte que naîtra la COCAF. Nous tenterons de tracer 4 périodes[iii] dans son évolution et de sa courte existence.

De la Bande des 9 au COCAF

En février 2003, la Table des fédérations et organismes nationaux en éducation populaire autonome (Table des Fédés, maintenant dissoute) invite à une première rencontre les 9[iv] organismes communautaires autonomes nationaux ou régionaux reconnus par le Ministère de l’Éducation du Québec (ancêtre du Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement Supérieur - MÉES) dans le secteur formation continue. Ces organismes venaient d’être informés de leur reconnaissance et financement pour leur mission, pour l’année 2002-2003, par le nouveau Service des programmes aux organismes communautaires (SPOC) mis sur pied par le ministère de l’Éducation du Québec dans le cadre des plans d’action de la Politique d’action communautaire et de la Politique de l’éducation des adultes dans une perspective de formation continue et qui avait le mandat de développer le programme d’action communautaire sur le terrain de l’éducation (PACTE). C’est à cette rencontre que la Bande des 9 (organismes), nom utilisé à l’interne pendant les premières années, mettent sur pieds le Comité des Organismes Communautaires Autonomes de Formation (COCAF) pour apprendre à se connaître comme secteur, partager de l’information, trouver un dénominateur commun, mesurer ensemble les enjeux du transfert, intervenir collectivement et représenter les groupes dans la mise en place de l’application de la PRAC au MEQ et le développement du nouveau programme PACTE et ce, pour un temps, avec le soutien de la Table des Fédés.

Cette instance nous permettrait aussi de développer des liens et des alliances avec les autres secteurs reconnus au MEQ en vue de développer des positions et des stratégies communes dans la mise en place et le développement du PACTE afin de lui assurer sa concordance avec les principes de l’ACA et le respect du fonctionnement et des réalités des groupes.

En 2003, le sous-ministre adjoint de la Direction générale de l’éducation des adultes reconnaît le COCAF comme représentant des organismes du secteur formation continue dans les instances de consultation du ministère de l’Éducation du Québec touchant les organismes d’action communautaire autonome et défraie les frais de participation à ces instances. De 2003 à 2005, le COCAF se réunit surtout pour partager l’information et débattre des positions autour du programme de financement du MELS, se référant constamment au cadre de déférence élaboré par le Comité Aviseur en Action Communautaire Autonome (CA-ACA) et autour des enjeux plus large de l’action communautaire autonome.

C’est aussi dans cette même période que le MEQ annonce une enveloppe spécifique pour la mise en œuvre de la Politique d’éducation des adultes dans laquelle 800 000$ seront réservés pour accueillir des projets qui s’arriment à cette politique et sa mise en œuvre. Les premières demandes déposées par les groupes du COCAF seront toutes refusées. Intégrée au PACTE seulement depuis 2013, cette enveloppe demeure aujourd’hui la même, toujours liée à la politique en éducation des adultes et formation continue de 2002, bien que maintenant réservée aux groupes financés au PACTE avec toute la gymnastique que cela impose.

CONSOLIDATION - 2005-2009

En janvier 2005, la COCAF dépose au MEQ une première demande de financement pour son travail de concertation, consultation et fonctionnement autre que le remboursement des frais de participation comme secteur aux instances gouvernementales de consultation, surtout que l’offre de services de la Table des Fédés venait de prendre fin. Une première petite subvention lui sera accordée à même les sommes résiduelles du PACTE et non à titre d’organisme accrédité.

C’est aussi au même moment qu’un nouveau groupe reconnu s’ajoute à cette première bande des 9, le Centre d’Animation, de Formation et d’Accompagnement, CAFA (grande région de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec). En novembre 2005, arriveront ensuite le Groupe Femmes, Politique et Démocratie (GFPD) et le Center for Community Organisations (COCo). Et L’Aut’Montréal se joint à nous en 2006. C’est aussi en 2008 que le Centre de Formation Sociale Marie Gérin Lajoie, en attente d’accréditation, est invité à se joindre à la COCAF.

En 2006, toujours concerné et intéressé de jouer un rôle significatif au sein du mouvement d’action communautaire autonome, le COCAF a demandé à se joindre au CA-ACA. En réponse à cette demande, le CA-ACA a créé le secteur formation et a accepté la COCAF comme représentante de ce secteur, bien qu’il n’ait pas de statut juridique formel.

De 2004 à 2007, un financement non récurrent pour les activités de la COCAF a été obtenu par l’entremise du Centre régional de formation de Lanaudière qui a accepté d’être mandataire de ce projet durant ces années. En 2006-2007, la COCAF entreprend ses démarches d’incorporation afin d’être reconnue officiellement et financée par le MEQ pour réaliser ses objectifs. C’est à cette occasion que de Comité nous prenons le nom de Coalition des OCAF conservant ainsi le même acronyme. Reconnue en 2007, la COCAF pourra donc déposer comme les autres OCAF une première demande de financement au MEQ.

En plus de la démarche d’incorporation et tout son travail de représentations et débats autour des enjeux du PACTE et du travail avec les autres groupes «alliés »  financés au même programme, la COCAF commence à vouloir développer son identité pour porter collectivement un regard plus large, permettre à ses membres de s’apprivoiser, se connaître dans leurs différences et particularités. De regroupement forcé par les évènements et le contexte de départ, il émerge le défi d’aller plus loin et développer une cohésion. Le 16 mai 2007, la COCAF organise la première journée de réflexion pour ses membres. Les objectifs de celle-ci étaient de se connaître et de partager sur les enjeux actuels des organismes communautaires autonomes de formation.

Depuis son assemblée générale de fondation, la COCAF poursuit la consolidation de son fonctionnement et de ses mécanismes de communication. Ses membres suivent de près les enjeux de la reconnaissance et du financement du MELS ainsi que ceux du 2e plan d’action de la Politique d’éducation des adultes et de formation continue grâce à la présence de ses représentants et représentantes au comité mixte et au groupe de travail MELS-OACA. La présence de la COCAF au Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA) permet d’approfondir les enjeux de la Politique de l’action communautaire et de promouvoir l’importance de la formation continue pour les membres et les personnes travaillant dans les OACA.

La COCAF organise une fois par année une journée de formation/réflexion pour ses membres. Les sujets qui y ont été abordés : Que veut dire le travail de transformation sociale pour nos organismes? Partager sur nos pratiques de formation, les Intelligences citoyennes. Ces journées permettent de s’inspirer des pratiques innovantes mises en place par les groupes membres ou par d’autres afin d’améliorer le travail de formation continue de chacun d’entre nous. Mais aussi plus largement, elle initie une journée ouverte pour l’ensemble du mouvement communautaire portant sur les enjeux autour de la reddition de compte réunissant des bailleurs de fonds et les organismes mettant ainsi les premières bases du rôle que la COCAF peut jouer au sein du mouvement d’ACA.

UN RÔLE QUI SE PRÉCISE ET SE VOIT - 2010-2014

La COCAF est à un moment charnière de son existence. Elle entre dans une étape qui l’amène à aller plus loin. La COCAF organise un premier Lac à l’Épaule avec comme orientation de se donner un temps pour se poser ensemble les questions suivantes : agir collectivement : Mais dans quoi? Comment? Et Pourquoi? Bref, autre que le financement, quelle serait le rôle et la mission de la COCAF. Le Lac à l’Épaule de décembre 2010 jette donc les bases de chantiers pour répondre à ces questions :

Ø  Alimenter un discours commun pour nous faire connaître le travail des OCAF;

Ø  Dégager un énoncé de base sur ce qu’est un OCAF;

Ø  Clarifier notre mode de fonctionnement pour faciliter la collaboration entre les OCAF;

Ø  Développer un site pour donner une fenêtre publique et visible de notre travail et mission;

Ø  Revoir nos règlements et critères d’adhésion.

La COCAF a toujours fonctionné en partageant le travail entre ses membres que ce soit le travail d’organisation logistique ou administratif ou encore le travail de représentation. Ces chantiers sont donc pris en charge par les membres en sous-comités de travail.

Le travail des comités porte fruit. La COCAF adopte officiellement son énoncé de mission, revoit ses règlements généraux, précise les critères d’adhésion de ses membres, continue de dégager des temps de formation pour permettre à ses membres de mieux se connaître, resserrer leurs liens, se tenir au courant des enjeux portés par chacun et, enfin, elle décide de déposer un projet collectif au MELS pour un évènement ouvert à l’ensemble du mouvement communautaire. La COCAF précise aussi les principes qui guident le travail de la COCAF soit : la transformation sociale, la solidarité, la collaboration et la démocratie. Un logo est adopté et le site internet voit le jour.

De 2012 à 2014, la COCAF prendra le relais et soutiendra l’organisation de l’Université Populaire d’Été avec la thématique :

Ø  Transformation sociale ou réparation sociale? Le rôle politique dans les OCA.  2012

Ø  De la militance individuelle à la mobilisation sociale. Nouvelles formes d’engagements et renouvellement des pratiques dans les mouvements sociaux ! 2013

Ø  Laboratoire de concepts: ces mots/maux qui dictent nos actions 2014

En ce qui concerne tout le brassage qui se fait autour de la mise à jour de la politique en éducation des adultes et formation continue au MELS (PÉA), il est décidé de nous investir au comité de la PÉA mis sur pieds au sein de l’ICÉA[v] pour nous assurer de bien faire ressortir la particularité du travail des OCAF et de l’ÉPA dans cette nouvelle politique. Cette implication amènera la COCAF et ses membres à participer à l’évènement 24 heures pour un Québec apprenant en mai 2013.

La COCAF demeure très active et veut jouer un rôle important au sein du RQACA en participant aux assemblées générales, en discutant des dossiers portés sur révision du droit associatif, contre la volonté d’identifier les organismes d’ACA comme lobbyisme, les PPP sociaux, la révision du cadre de référence en AC du gouvernement, la semaine de visibilité de l’ACA,…) et assurant son implication au comité exécutif et au comité d’échange sur le financement et la reconnaissance.

Le dossier du financement des OCAF au MELS (nouveau nom du MEQ) constitue aussi son dossier prioritaire. Ses discussions et ses représentations auprès des alliés et des instances de consultation et de négociation au MELS s’appuient sur les revendications suivantes : la reconnaissance de la particularité des OCAF, le redressement de la situation financière des OCAF pour un traitement équitable des organismes financés, l’indexation annuelle et une augmentation substantielle de notre financement à la mission.

En 2013, le Carrefour de Développement Social par l’Éducation Populaire (CDSEP), nouvellement accrédité au MELS se joint à la COCAF portant ainsi à 15 le nombre de membres actuels.


[i] Programme de Soutien à l’Éducation Populaire Autonome et Programme de soutien à l’Alphabétisation Populaire.

[ii] Gouvernement du Québec, ministère de l’Éducation. Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue, 2002

[iii] La présente histoire résulte d’un parcours des procès-verbaux des rencontres de la COCAF de 2003 à 2016. Ces documents ne sont pas publics et le parcours synthèse qui en résulte relève de l’auteur et ne se veut pas scientifique. Des erreurs peuvent involontairement s’y glisser.

[iv] Centre St-Pierre, Relais Femmes, Centre de Formation Populaire, Communautique, La Puce ressource informatique, Centre de Formation Communautaire de la Mauricie, le Centre de Pastorale en Milieu Ouvrier, Centre Régional de Formation de Lanaudière, Centre de Documentation sur l’Éducation des Adultes et la Condition Féminine.

[v] Institut de Coopération en Éducation des Adultes.


Principales réalisations/événements marquants


Membres, instances ou structures et représentations


Principales sources de financement


Voir aussi


Références