Concertation régionale des organismes communautaires de l'Abitibi-Témiscamingue (CROC-AT)

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Description: La CROC-AT est un lieu de concertation réunissant les organismes communautaires de l'Abitibi-Témisamingue. Elle a pour but de les représenter ainsi que de soutenir ceux œuvrant en santé et services sociaux, en plus de promouvoir l’action communautaire autonome.

Historique:


Reportons-nous en avril 1989. La ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Lavoie-Rioux, sort ses orientations en matière de santé et de services sociaux.

En 1989, le Regroupement d’éducation populaire de l’Abitibi-Témiscamingue (RÉPAT) entreprend la tâche d'informer les organismes communautaires autonomes en santé et services sociaux (OCASSS) concernant l’arrivée prochaine du projet de Loi 120 (Régionalisation des services de santé et des services sociaux, réforme Côté) en convoquant une première rencontre régionale. Le niveau d'information et de compréhension des enjeux du projet de Loi est très inégal d'un organisme à l'autre et l'intérêt pour ce dossier est des plus modéré. Une concertation s'impose dès lors, ne serait-ce que « pour mettre tout le monde au parfum ». Le RÉPAT continue donc de diffuser l'information qu'il reçoit à ce sujet et visite chacun des cinq secteurs géographiques soit : Abitibi, Abitibi-Est, Abitibi-Ouest, Rouyn-Noranda et Témiscamingue.

C'est au cours de l'année 1990, avec la nomination du Ministre Côté, que l'urgence d'agir se fait de plus en plus sentir. Celui-ci actualise le projet de réforme du système de santé et de services sociaux. Voilà qui donne un élan aux groupes communautaires qui n’ont plus le choix d’emboîter le pas.

L'importance de se renseigner, de se concerter, d'étudier le projet de Loi, d'élaborer des stratégies est de plus en plus perçue.

À l'automne 1990, suite à une deuxième rencontre régionale de l'ensemble des OCASSS, on s'entend pour tenir des rencontres régionales sur une base régulière. Le RÉPAT et les organisateurs communautaires supportent cette démarche en assumant l’animation, le support technique et en fournissant de l’information de première main.

En avril 1991, Mme Françoise David de l’R des centres de femmes entreprend une tournée provinciale avec une formation sur le projet de Loi 120. Sa visite en Abitibi-Témiscamingue a pour effet de mobiliser encore davantage les groupes et de renforcer la concertation déjà amorcée.

Les cinq secteurs de la région s'organisent en Table locale (futurs Regroupements d’organismes communautaires, ROCs) et mandatent 6 représentantEs chacune à la Table régionale (deviendra le Comité des 30). Plus l'information circule et plus l'importance d'une concertation s'impose, principalement pour contrer les rapports de force inégaux entre le communautaire et les établissements du réseau de la santé et des services sociaux.

Première grande victoire de la concertation

Parallèlement à cette démarche, le Conseil régional de la santé et des services sociaux (CRSSS) de l'époque met sur pied, sans consulter les OCASSS, un comité Ad hoc chargé de travailler sur la représentativité du communautaire à la future Régie régionale de la santé et des services sociaux (Régie). Cette initiative provoque la colère du mouvement communautaire qui riposte rapidement en dénonçant ce procédé antidémocratique et en occupant les lieux de la première rencontre du- dit comité. Cette action porte fruit puisque le comité est dissout.

Le Comité des 30

Au terme de plusieurs mois de travail, la Table régionale parvient à élaborer un modèle de structure représentative de même qu'un pro-cessus électoral lui permettant de choisir elle-même les personnes la représentant à l’assemblée régionale (instance mise en place par le CRSSS) et au C.A. de la nouvelle Régie.

La Table régionale devient dès lors le Comité des 30 (aujourd’hui devenu la CROC-AT) formé de 30 personnes soit 6 représentantEs éluEs dans chacun des cinq secteurs géogra-phiques (futurs ROCs). La Table devient l’entité représentative des OCASSS. Ces 30 per-sonnes forment ni plus ni moins qu’une sorte de collège électoral qui a pour mandat de choisir et supporter les 15 représentantEs des OCASSS à l’assemblée régionale et désignent, parmi ces 15, les quatre personnes qui occupent les postes réservés au communau-taire au sein du C.A. de la Régie. Malgré tout ce travail, le CRSSS continue de faire la sourde oreille et procède à l'élection des membres de l’assemblée régionale sans tenir compte des propositions du Comité des 30.

Deuxième grande victoire de la solidarité des groupes

Sans perdre de temps, le Comité des 30 élabore une stratégie qui permet aux personnes qu’il a choisies de rafler presque tous les postes réservés aux OCASSS. Nous sommes en avril 1992.

La CROC-AT prend place

En janvier 1993, le Comité des 30 fait peau neuve. Il acquiert plus d’indépendance et change de nom pour adopter celui de Concertation Régionale des Organismes Communautaires de l’Abitibi-Témiscamingue (CROC-AT). Le RÉPAT ainsi que les organisateurs communautaires se retirent tran-quillement tout en demeurant des personnes ressources et de précieux collaborateurs. La tâche de la CROC-AT, à ce moment, est de se faire reconnaître par la Régie comme étant la structure consultative régionale autonome à laquelle celle-ci doit se référer lors de l'élaboration des Programmes régionaux d’organisation de services (PROS) ainsi qu’en ce qui a trait à la représentativité des OCASSS à l'intérieur des différentes instances de la Régie. Il va de soi que la CROC-AT demande que cette reconnaissance soit accompagnée d'une enveloppe budgétaire.

Une reconnaissance officielle

En juin 1993, la mise en place de la Loi 120 permet à la CROC-AT d’être reconnue officiellement par la Régie. Les efforts déployés pendant ces quatre années sont finalement couronnés de succès. La Régie défraie les coûts de déplacement et de représentation pour la tenue de rencontres de la CROC-AT, ce qui n’assure pas pour autant un financement récurrent.

Parallèlement à cette reconnaissance, naissent dans chacune des régions du Québec des Tables régionales d’organismes communau-taires (TROCs). La CROC-AT fait office de pionnière puisqu’elle est la première table à s’être structurée.

C'est grâce, en très grande partie au travail de la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) que la CROC-AT obtient, pour l'année financière 94-95, un financement de 28 490 $. Le financement est attribué principalement au support de la concertation tant au niveau local que régional. Mais, il n’y en a toujours pas assez pour engager une personne permanente à temps plein. Cela fait partie des revendications pour l'année.

Le principal travail effectué au cours de ces années en est un de consolidation de l’organisme et de participation active au plan d'action régional en matière de santé et  de services sociaux élaboré par la Régie. La CROC-AT nomme également des personnes afin de siéger sur les divers comités aviseurs et supporte de son mieux ses éluEs au C.A. de la Régie.

À partir de septembre 1994, un des dossiers chauds est le début des discussions pour l'implantation de la ligne Info-santé. Par ailleurs, la CROC-AT obtient de la direction générale de la Régie, qu'un comité Ad hoc soit formé afin de travailler à l'élaboration d'un protocole sur le partenariat entre la Régie et les OCASSS. Cela semble un pas important de franchi pour l'amélioration des relations entre cette dernière et le mouvement communau-taire.

L'incorporation de la CROC-AT

En 95-96, grande nouvelle! La CROC-AT engage une personne permanente et ce, malgré l'incertitude financière dans laquelle elle se trouve toujours. Par la même occasion, elle en profite pour s’incorporer. Ainsi, la CROC-AT obtient sa propre charte à l'automne 1995 et Mme Jacinthe Tessier devient la première coordonnatrice. C’est également au cours de cette année que les TROCs s’organisent au sein d’une instance nationale soit la Coalition des TROCs (CTROCs).

La grande bataille de l’année 95-96 est d'obtenir un financement suffisant afin de pouvoir conserver la personne en poste. Des représentations sont effectuées et des fax envoyés auprès des décideurs de la Régie. Bref, une panoplie d’actions mènent finalement à une augmentation de la subvention pour la porter à 50 000 $ récurrents.

À cette époque, les relations entre les OCASSS et le nouveau directeur général de la Régie ne sont pas très évidentes. Il apparaît ne pas y avoir d'alliance et la preuve en est faite lorsque la CROC-AT apprend qu'il a été décidé de laisser de côté les travaux du comité sur le partenariat qui va pourtant plutôt bien.

Cette dernière continue malgré tout son travail et, décide de faire du ménage dans sa structure afin de répondre aux nombreuses demandes des autres tables régionales qui désirent adhérer à la concertation. À l'automne 1996, la CROC-AT adopte une toute nouvelle structure à l'intérieur de laquelle sont réservées des places pour les tables régionales existantes.

En 95-96 et 96-97, la CROC-AT travaille beaucoup sur les impacts de la transformation du réseau de la santé et des services sociaux. Étourdie par un carrousel de tables de toutes sortes, tant sectorielles que régionales, la CROC-AT essaie de comprendre et d'anticiper tous les enjeux que cette transformation représente pour les OCASSS, le mouvement communautaire en général et aussi pour la population.

En avril 1997, il faut choisir de nouvelles personnes afin de renouveler les mandats au C.A. de la Régie. Défi de taille puisque l'assemblée régionale a été dissoute. Il faut arriver à un consensus entre les OCASSS de toute la région, afin d'éviter des élections. De nombreuses heures sont passées à revoir différents scénarios pour en arriver à organiser une rencontre décisive de tous les candidatEs afin que tout le monde soit d'accord sur le choix de cinq personnes représentant le mieux possible les OCASSS au C.A. de la Régie. Cet exercice démocratique est extrêmement enrichissant et arrive en bout de ligne au résultat escompté.

Voilà le chemin parcouru entre 1989 et 1997 par une concertation qui, même si elle s’est trouvée parfois essoufflée, demeure habitée par une persévérance qui n’a rien à envier à personne. N’oublions surtout pas de souligner le travail impressionnant qu’ont accompli toutes les personnes bénévoles et tous les permanentEs des groupes communautaires de chacun des cinq secteurs (ROCs) qui, sans relâche, ont fait en sorte que la démarche se poursuive et se consolide. Un immense merci aux premières et premiers éluEs au C.A. de la Régie qui ont plongé les yeux fermés, ont ouvert le chemin pour ceux et celles qui leur ont succédé.

Sans réduire l'apport de l'ensemble des groupes communautaires qui est inestimable, il faut toutefois souligner la contribution très importante des groupes de femmes de la région qui ont été sans contredit et plus souvent qu'à leur tour, des piliers dans la mise en place de la concertation régionale et la poursuite de cette aventure.

Suivant les valeurs instaurées par cette concertation et cette solidarité, il était et il sera toujours important de prendre du temps pour mieux se connaître, se comprendre, respecter les différences et surtout pour éveiller ou renforcer le sentiment d'appartenance à la Concertation régionale des organismes communautaires de l'Abitibi-Témiscamingue.

Aujourd’hui, la CROC-AT est encore là, fidèle au poste et disposée à se questionner sur ses valeurs, ses pratiques et sur sa spécificité. Sachant que tout n’est pas terminé et encore moins acquis, il est incontestable que la CROC-AT a réalisé des gains précieux.


Principales réalisations/événements marquants


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Membres, instances ou structures et représentations


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Principales sources de financement


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Voir aussi


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Références