Personnes handicapées (Secteur)

De WIKIACA
Révision de 28 novembre 2017 à 11:04 par Stevenhill (discussion | contributions)

(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher

Le secteur personnes handicapées rassemble plus de 800 organismes communautaires qui interviennent auprès des personnes vivant avec des déficiences physiques ou intellectuelles.[1] Ces organisations interviennent sur différents aspects[2], notamment :

Accessibilité et adaptation du milieu Adaptation et réadaptation fonctionnelle Droits Services éducatifs Transport
Accès aux services Communications Prévention Soutien à domicile Travail et activités productives
Accessibilité et adaptation du milieu Conditions de vie Ressources résidentielles Soutien aux familles Vie associative
Activités sociales, loisirs et culture Diagnostic et traitement Services éducatifs Soutien psychosocial


Historique[3]

Selon Boucher, Fougeyrollas et Gaucher[4], il est possible d’identifier trois grandes périodes dans l’histoire du mouvement des personnes handicapées au Québec :

1.   émergence du handicap comme enjeu de politiques publiques et naissance du mouvement de défense des droits des personnes handicapées (1960-1977);

2.   reconnaissance et consolidation du mouvement de défense collective des droits des personnes handicapées (1977-1986);

3.   régionalisation et changements dans les programmes et les services destinés aux personnes handicapées (1987-2003).

Émergence du handicap comme enjeu de politiques publiques et naissance du mouvement de défense des droits des personnes handicapées (1960-1977)

Les premières organisations québécoises pour les personnes handicapées ont été constituées en tant que chapitres de l’Institut national canadien pour les aveugles, l’Association canadienne des paraplégiques et l’Association canadienne des déficients mentaux. Entre 1930 et 1950, elles ont contribué au développement de nombreux services, dont la réadaptation fonctionnelle et professionnelle, tout en combattant les préjugés de la société à l’égard des personnes handicapées.

Ce n’est qu’au début des années 1960, avec la Révolution tranquille, que les associations de personnes handicapées, dirigées et contrôlées par elles-mêmes, se sont développées. Apparus dans le sillon des changements sociaux et de modernisation de l’État québécois, ces organismes avaient pour mission de favoriser l’intégration de leurs membres à la société sur la base de l’égalité des chances. Ces nouveaux acteurs se sont notamment investis dans la défense des droits et le développement de services répondant aux besoins des personnes handicapées, et ce, tout particulièrement dans les domaines de l’accessibilité des infrastructures et du transport.

Avec la croissance, dans les années 1970, du rôle de l’État dans la société québécoise, de nombreux organismes de personnes handicapées en sont venus à se consacrer davantage à la défense collective des droits. Les tentatives d’adoption en 1975 du projet de Loi sur la protection des personnes handicapées sans consultation des principaux intéressés a constitué une étape charnière dans l’évolution de ce mouvement social. Les grandes manifestations organisées dans plusieurs villes du Québec ont favorisé le développement d’un discours cohérent et d’un sentiment d’unité parmi l’ensemble des organismes de personnes handicapées.

La reconnaissance du handicap comme motif de discrimination dans la Charte canadienne des droits et libertés (1981) et l’adoption de mesures incitatives à l’emploi pour les personnes handicapées dans la Loi assurant l'exercice des droits des personnes handicapées (1978) ont constitué des victoires considérables pour le mouvement.

Reconnaissance et consolidation du mouvement de défense des droits des personnes handicapées (1978-1986)

L’adoption de la Loi, la naissance de l’Office des personnes handicapées du Québec (1978) et l’Année internationale des personnes handicapées de l’ONU (1981) ont été des tournants majeurs pour le mouvement de défense des droits des personnes handicapées. Acteurs marginaux quelques années auparavant, ils en viennent graduellement à être reconnus comme des partenaires du gouvernement du Québec. L’invitation de plus de 40 organismes nationaux de personnes handicapées à participer en 1981 aux travaux de la conférence socio-économique sur le thème de « l'intégration de la personne handicapée » témoigne de ce changement dans leurs relations.

La plus grande visibilité des personnes handicapées dans la société québécoise a eu pour conséquence une augmentation significative du nombre d’organismes les représentant, ainsi que de leur financement. C’est notamment à cette époque que plusieurs regroupements d’organismes de base ont été fondés. En réponse à ce nouveau contexte sociopolitique, le mouvement a procédé en 1982 à la création de la « Table de concertation des organismes provinciaux », laquelle avait pour mandat de suivre la mise en œuvre des promesses tenues par le gouvernement québécois lors de la conférence socio-économique et d’offrir une instance de concertation entre les organismes provinciaux de personnes handicapées.

Le développement de la politique À part égale (1984-1985) a amené le mouvement à s’investir activement auprès des décideurs et à renforcer leurs expertises dans le champ du handicap. La Confédération des organismes provinciaux de personnes handicapées (COPHAN) a été fondée en 1985 afin de soutenir le dialogue entre les organismes régionaux et nationaux souhaitant exercer leur influence sur ces travaux. Les années suivant l’adoption de la politique À part égale ont constitué « l’âge d’or » du mouvement de défense des droits des personnes handicapées. Par exemple, lors de la crise financière de l’OPHQ en 1986, la politique leur a fourni les moyens de presser le gouvernement à respecter ses engagements et à poursuive ses efforts de réduction des obstacles environnementaux à la participation sociale. 

Régionalisation et changements dans les programmes et les services destinés aux personnes handicapées (1987 – 2003)

En 1987, la COPHAN organisait un symposium sur la vie associative des personnes handicapées au Québec. En plus de discuter des avancées en matière de participation sociale et des problématiques recensées dans l’organisation des services développés lors de la décennie précédente, cet événement visait à renforcer l’unité de leur mouvement. L’intégration ratée des regroupements d’organismes de promotion à l’intérieur de la COPHAN a mené à la création en 1990 de la Table de concertation des regroupements régionaux d’organismes de promotion (ROP) du Québec. En 1996, elle a changé son nom pour l’Alliance Québécoise des Regroupements régionaux pour l’Intégration des Personnes Handicapées (AQRIPH). L’objectif de cet organisme était d’assurer aux ROP « une plus grande reconnaissance et une meilleure représentativité au niveau politique ».[5]

De nombreux changements sociopolitiques ont caractérisé les années 1990 : le transfert des derniers programmes de l’OPHQ vers les ministères, la régionalisation croissante des outils de développement économique et social, la réduction des dépenses publiques et les négociations de l’État avec l’ensemble des acteurs sociaux afin de parvenir au déficit zéro. Ces événements ont eu pour effet de remettre la question du rôle et du financement des organismes de défense des droits des personnes handicapées à l’ordre du jour. Ceci amena certains d’entre eux à adopter une position défensive, cherchant à assurer le maintien des services en cours.

Au début des années 2000, l’OPHQ a débuté une série de travaux visant l’actualisation de la politique À part égale et faire le point sur la participation sociale des personnes handicapées. Nombreux ont été les organismes, dans toutes les régions du Québec, à s’impliquer dans cette démarche de consultation.

Vers une nouvelle étape dans l’histoire du mouvement de défense des droits des personnes handicapées ? (2003 – aujourd’hui)

En 2009 était adoptée la politique À part entière : pour un véritable exercice du droit à l’égalité afin d’encadrer la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale (2004). Elle vise une plus grande responsabilisation de l’ensemble des acteurs de la société dans la réduction des obstacles sociaux et physiques limitant la participation sociale des personnes handicapées.

La signature et la ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées de l’ONU par le Canada en 2008 marque une nouvelle étape dans l’histoire du mouvement. De nouvelles opportunités et luttes s’offriront dans les prochaines années afin d’assurer que les personnes handicapées bénéficient des mêmes droits que les autres citoyens.

Principales réalisations et évènements marquants

À compléter...

Membres, instances ou structures et représentations

À compléter...

Principales sources de financement

À compléter...

Voir aussi

À compléter...

Références

  1. Nombre compilé entre 2002-2004. Voir : Jean Proulx, Lucie Dumais, Jacques Caillouette et Yves Vaillancourt, Les services aux personnes ayant des incapacités au Québec : Rôle des acteurs et dynamiques régionales, Cahier du LAREPPS 06-12, juin 2006, 225p.
  2. Liste des thématiques de l'OPHQ. Voir: Charrier, Francis et Turgeon Guillaume, Accroître l'influence des regroupements régionaux dans leur milieu: Enjeux et défis de la reconnaissance et de l'expertise, RIPPH, 15 aout 2012, 113 p.
  3. La section historique provient de Charrier, Francis et Turgeon Guillaume, Accroître l'influence des regroupements régionaux dans leur milieu: Enjeux et défis de la reconnaissance et de l'expertise, RIPPH, 15 aout 2012, 113 p. Elle a été reproduite avec l'autorisation de l'AQRIPH.
  4. BOUCHER, Normand; FOUGEYROLLAS, Patrick; GAUCHER, Charles; 2003, « Develop­ment and Transformation of Advocacy in the Disability Movement in Quebec », STIENSTRA, Deborah; WIGHT-FELSKE, Aileen; Making Equality: History of Advocacy and Persons with Disabilities in Canada, Ontario, Captus Press, 381 pages.
  5. Site Internet de l’AQRIPH, Historique, Accédé le 9 août 2012 via l’adresse : http://www.aqriph.com/indexFr.asp?numero=15 dans Charrier, Francis et Turgeon Guillaume, Accroître l'influence des regroupements régionaux dans leur milieu: Enjeux et défis de la reconnaissance et de l'expertise, RIPPH, 15 aout 2012, 113 p.