Médias communautaires (Secteur) : Différence entre versions

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Chacun de ces champs d’activité médiatique est représenté par un regroupement national, soit : l’[[Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ)|Association des médias écrits communautaires
 
Chacun de ces champs d’activité médiatique est représenté par un regroupement national, soit : l’[[Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ)|Association des médias écrits communautaires
du Québec (AMECQ)]], la [[Fédération des télévisions communautaires autonomes du Québec]], l’[[Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec (ARCQ)]].
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du Québec (AMECQ)]], [[la Fédération des télévisions communautaires autonomes du Québec]], l’[[Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec (ARCQ)]].
  
 
Selon l’AMECQ, les journaux communautaires sont soutenus par
 
Selon l’AMECQ, les journaux communautaires sont soutenus par

Version du 19 février 2019 à 17:41

Le secteur médias communautaire regroupe 95 journaux, 45 télévisions et 35 stations de radio.

Chacun de ces champs d’activité médiatique est représenté par un regroupement national, soit : l’Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ), la Fédération des télévisions communautaires autonomes du Québec, l’Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec (ARCQ).

Selon l’AMECQ, les journaux communautaires sont soutenus par plus d’un millier de bénévoles et rejoignent 1 400 000 lecteurs.

Les télévisions communautaires emploient, quant à elles, 158 personnes, dont environ le 2/3 occupe un poste à temps plein. Elles sont également soutenues par 932 bénévoles, dont 262 administrateurs et administratrices. Ces organisations sont bien encrées dans leurs communautés et existent en moyenne depuis 30 ans.

De leur côté, les radios communautaires emploient 225 personnes, dont une cinquantaine de journalistes. Environ 2000 personnes s’impliquent bénévolement dans ces organisations qui produisent plus de 1000 bulletins de nouvelles et 100 heures d’émission d’affaires publiques par semaine.

Historique

À l’aube des années 1970, diverses expériences visant l’utilisation éducative des médias voient le jour. C’est à travers ces diverses initiatives que va se constituer le secteur des médias communautaires.

C’est d’abord dans le domaine de la télévision que les médias communautaires ont connu leurs premiers grands succès. Par exemple, la TÉVEC, un projet-pilote se déroulant entre 1967 et 1969 au Sagunay‑Lac St-Jean, qui visait à utiliser la télévision pour des fins de scolarisation et d’éducation populaire supplantait complètement les autres postes de télévision. Il semble en effet que plus d’un adultes sur cinq (1/5) était officiellement inscrit au cours de la télévision éducative. Plus encore, on estime que 60 000 personnes écoutaient fréquemment les émissions diffusées sur cette station régionale.[1]

Les expériences dans le domaine de la télévision ont donné le coup d’envoi du développement des médias communautaires au Québec. Au cours des années 1970, les gouvernements fédéraux et provinciaux vont soutenir activement le développement des médias communautaires. Dès 1973, le ministère des Communications du gouvernement du Québec met en place un programme d’appui à la mise sur pied de télévisions, de radios et de journaux communautaires.[2] Pour sa part, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) enchâsse dans sa réglementation de 1975 l’obligation pour les câblodistributeurs de fournir un canal communautaire dans leur service de base.[3]

La première radio communautaire, la station CKRL, voit le jour en 1973 à l’Université Laval. Un an plus tard, Radio Centre-Ville entre en onde à Montréal. S’ensuit le développement de radios communautaires dans différentes régions du Québec : Jonquière (CHOC), Gaspé (CJRG), Rouyn (CIRC)... Dans l’Est-du-Québec on crée la Radio JAL en vue d’appuyer les Opérations Dignité qui s’opposent à la fermeture de villages dans la région du Témiscouata. Les premières radios autochtones voient également le jour à cette période chez les Inuits du Nord québécois. Le développement de ces premières radios communautaires qui visent à doter les populations locales de médias locaux, souples et accessibles est fortement marqué par les aspirations de démocratisation et de changement social qui anime le reste du mouvement communautaire de l’époque.[2]

Au cours des années 1970, on assiste ainsi à la structuration du secteur des médias communautaires qui se regroupent au sein de Conseil de développement des médias communautaires du Québec (CDMCQ) entre 1973 à 1978.[2] Suite à la dissolution de ce regroupement multisectoriel les radios et les médias écrits communautaires fondent leurs propres regroupements : l'Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec (ARCQ), en 1979, et les de l’Association des médias écrits communautaires du Québec, en 1980.[4][5]

Dans la première moitié des 1980, les médias communautaires vont connaître une phase de développement significative. L’AMECQ devient membre associé du Conseil de presse du Québec.[5] Les radios communautaires connaissent un véritable explosion alors qu’une vingtaine de stations entrent en onde un peu partout au Québec.[2]

Cela dit, le virage néolibéral qui s’amorce à partir des années 1980 au niveau politique amène les gouvernements provinciaux et fédéraux à se retirer progressivement du secteur médiatique.

Au niveau fédéral, on assiste à une série d’assouplissements réglementaires qui ont pour effet d’accroître l’emprise des grandes entreprises sur le réseau de télécommunication canadien. De fait, ces mesures vont avoir pour effet d’accroître la dépendance des télévisions communautaires envers les grandes entreprises de câblodistribution.[2]

En 1985, le gouvernement québécois décide de mettre fin à son programme d’aide aux médias communautaires. Cette perte de revenu a eu pour effet de déstabiliser les télévisions et les journaux communautaires de la province. De 1986 à 1989, plusieurs journaux communautaires sont obligés de cesser leurs activités. En 1989, l’AMECQ se voit privée de subvention. Grâce à la détermination de ses membres, le ministère des Communications octroie, en 1990, une nouvelle subvention triennale à l’AMECQ.

Les radios communautaires, du fait de leur structure et de leur ancrage territorial, ont su mieux résister aux coupures de subvention gouvernementale. Les pressions qu’elles ont exercées sur le ministère leur ont permis de maintenir une subvention pour leur fonctionnement de base.[2]

Afin de pallier ces coupures de subventions, les médias communautaires s’activent à accroître la part de leurs revenus autonomes. Par exemple, l’AMECQ crée le Réseau placement médias qui doit développer et gérer la publicité dans les différents journaux communautaires.[5]

En 1995, le gouvernement du Québec s’engage à soutenir les médias communautaires en y affectant 4% de ses budgets publicitaires et en réactivant son programme d'aide (le PAMEC). Le programme ne couvre pas le financement de base des organisations, mais supporte l'acquisition d'équipement et supporte l’innovation.[2]

Pendant ce temps, la dérégulation du secteur des télécommunications canadien se poursuit alors que le CRTC procède, en 1996, à une révision de sa réglementation. Celle-ci lève l’obligation légale des câblodistributeurs envers les télévisions communautaires, tout en insistant pour dire qu’il est souhaitable que ces dernières soient maintenues.[3] Cette dérèglementation amènera les câblodistributeurs, par exemple Vidéotron, à mettre fin aux partenariats avec différentes télévisions communautaires. Une dizaine de ces dernières fermeront ainsi leurs portes au cours des mois qui suivront la modification réglementaire.[2]

En décembre 1998 l’Assemblée nationale du Québec adopte unanimement une motion qui dénonce la déréglementation du CRTC. Le gouvernement du Québec aussitôt commande une étude sur la question des télévisions communautaires au Québec et offre également son soutient à la mise sur pied d'une nouvelle association des télévisions communautaires.[2]

Ces démarches débouchent en 2002 sur l’adoption du Cadre stratégique pour les médias communautaires. Celui-ci reconnait le rôle du modèle québécois des télévisions communautaires à l'intérieur du système de radiodiffusion canadien, obligeant entre autres les câblodistributeurs qui décident de maintenir un canal communautaire, à garantir l'accessibilité des télévisions communautaires au câble. Par contre, le cadre stratégique n’oblige pas les câblodistributeurs à financer les télévisions communautaires, et ce, malgré les recommandations du ministère de la Culture et des Communications du Québec.[6]

Principales réalisations / événements marquants

À compléter...

Membres, instances ou structures et représentations

Regroupements nationaux:

Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ)

Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec (ARCQ)

Fédération des télévisions communautaires autonomes du Québec

Voir aussi

Site web de l'Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ)

Site web de l'Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec (ARCQ)

Site web de la Fédération des télévisions communautaires autonomes du Québec

Principales sources de financement

À compléter...

Références

  1. CLS du Saguenay-Lac-Saint-Jean [L'extraordinaire expérience de TÉVEC http://www.clssaglac.com/?idSecSection=353]
  2. 2,0, 2,1, 2,2, 2,3, 2,4, 2,5, 2,6, 2,7 et 2,8 Centre St-Pierre (1999). Les médias communautaires au Québec : État de la situation et pistes d'avenir. Montréal. 
  3. 3,0 et 3,1 Centre St-Pierre (1999). La télévision communautaire au Québec : État de la situation et pistes d'avenir.. Montréal. 
  4. ARCQ [À propos de nous http://arcq.qc.ca/a-propos-de-nous/]
  5. 5,0, 5,1 et 5,2 AMECQ [Historique https://amecq.ca/association/historique/]
  6. Comité directeur sur les médias communautaires (2005), Les médias communautaires au Québec: État de la problématique. [En ligne] https://www.mcc.gouv.qc.ca/publications/medias_problematique.pdf