Loisir (Secteur)

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Selon le Grand dictionnaire terminologique de la langue française, le loisir se définit comme une activité individuelle ou collective de nature variée (culturelle, sportive, touristique, de plein air, etc.) à laquelle une personne se consacre volontairement pendant son temps libre. Dans le milieu de la recherche universitaire, on le définit comme l’ensemble des comportements choisis et à valeur hédoniste auquel une personne, à titre individuel ou en groupe affinitaire, peut s’intéresser ou s’adonner dans son temps libre, avec les ressources dont elle dispose, en rapport avec les gratifications qu’elle en attend.

La notion de loisir est par ailleurs souvent associée à des épithètes ou expressions qui en précisent le contexte, le contenu ou les finalités. Des expressions telles que loisir culturel, scientifique, municipal, sportif, socioéducatif, thérapeutique, touristique, commercial, de masse, individuel, créatif, nautique, communautaire, de plein air sont alors utilisées.

Plusieurs activités de loisir intègrent des notions d’activités physiques, de performance, de régie et de normalisation, l’organisation d’événements, de manifestations et de compétition, bien que cette dernière dimension soit plus connue en matière de loisir sportif. Les organismes de loisir, qui sont responsables de préserver la qualité et l’intégrité des pratiques disciplinaires, offrent généralement aux adeptes un continuum pouvant mener de l’initiation à l’excellence.

Reflet des tendances de la société moderne, les significations du loisir évoluent constamment. Elles se traduisent non seulement à travers les notions que sont le temps libre, les activités et la liberté de choix, mais également selon l’état d’esprit, la culture, les espaces, les besoins sociaux et personnels, l’éducation, la santé et autres. Selon un sondage d’opinion, une chose demeure toutefois, même en 2008 : le loisir apparaissait toujours au second rang en importance dans la vie des personnes, après la famille, mais devant le travail, l’argent et les avoirs.

En ce sens, quelques données méritent d’être soulignées puisqu’elles illustrent l’ampleur du domaine et sa profonde intégration dans le quotidien des citoyens et des citoyennes autant que dans la structure sociale et économique du Québec.

Au plan économique, les données de 2007 indiquent que le loisir représente 12 % des dépenses courantes des ménages québécois pour une somme de près de 10 milliards de dollars. Il appert que les industries axées sur la consommation de produits, de services et du divertissement sont parmi les grandes gagnantes de l’idéal projeté d’une « société du loisir » puisqu’elles ont réussi à imposer une vision largement économique de l’utilisation du temps libre.

Par ailleurs, au plan social, le loisir est un droit universel reconnu par la Déclaration des droits de l’homme (1948) et il est une responsabilité publique et une valeur sociétale importante. C’est ce qui explique l’ampleur des investissements publics annuels dans ce domaine, et son exceptionnelle prise en charge citoyenne, illustrée par le milieu associatif et ses milliers d’organismes. Rappelons que l’association est la principale « institution » de l’engagement bénévole en loisir dont la valeur économique est estimée à 1 milliard de dollars par année.

Il arrive fréquemment que l’on s’interroge sur le lien existant entre la culture, le tourisme, le sport et quelques autres domaines. Ces milieux ne s’identifient pas d'emblée au loisir. Pourtant, c’est bien cet espace temporel, le temps libre, qui permet d’exercer les pratiques, d’assister aux représentations et événements, de visiter les lieux et qui contribue à l’essor des industries concernées. Les loisirs sont également d’importants contributeurs à la vitalité même de ces industries en préparant la relève ou en formant les clientèles.

Le loisir culturel se préoccupe des pratiques amateurs, d’une culture active et il a un rôle majeur en matière d’accès à l’expression culturelle et de démocratisation de la culture. Le loisir de plein air se soucie plus particulièrement de l’accessibilité au milieu naturel pour la pratique libre et sécuritaire des activités en maximisant la qualité de l’expérience et le respect des milieux naturels. Le loisir scientifique agit en matière de médiation scientifique et au développement des connaissances qu’elles rendent plus accessible. Dans la sphère du tourisme social, l’accessibilité aux vacances et aux séjours touristiques, notamment pour certains groupes sociaux, constitue un enjeu majeur. En loisir socio-éducatif, les conditions d’accueil et l’accessibilité aux loisirs, en fonction des besoins des divers groupes de citoyens et dans une perspective de prise en charge et de développement social sont déterminantes.

En conclusion, pour le Conseil québécois du loisir (CQL), le loisir se situe au carrefour de trois dimensions que sont le temps libre, la liberté de choix et les activités. Il exerce un rôle essentiel dans le développement des communautés territoriales ou sociales. Il est une composante déterminante de la qualité de vie et la santé des personnes, contribue au développement du capital social et constitue un lieu d'expression et d’apprentissage de la vie démocratique, comme l’indique clairement la Déclaration de Québec (2008) dont le Conseil est signataire.

Un droit reconnu

Le loisir est un droit universellement reconnu depuis 1948 dans la Déclaration des droits de l'homme adoptée par l'Organisation des Nations unies à l'effet que « Toute personne a droit au repos et aux loisirs ». Cette notion de droit au loisir correspond à des valeurs partagées et reconnues comme indispensables au mieux-être individuel et collectif par l'UNESCO.

Une charte internationale

Le Conseil québécois du loisir, à l'instar de l'Organisation mondiale du loisir (World Leisure), croit que toutes sociétés et cultures reconnaissent de façon accrue le droit des individus d'avoir des périodes de temps pendant lesquelles ils ou elles peuvent librement choisir leurs activités et expériences, spécialement celles conduisant au développement personnel, à l'amélioration de la qualité de vie et à la concrétisation des valeurs communautaires. La liberté des personnes et de choix sont les éléments centraux du loisir : elles doivent être librement exercées par tous.

Articles

  1. Toute personne a un droit humain élémentaire à des activités de loisir qui sont en harmonie avec les normes et les valeurs sociales de sa société. Tous les gouvernements sont obligés de reconnaître et de protéger ce droit de leurs citoyens.
  2. Les investissements en loisir sont aussi importants que ceux pour l'éducation et la santé. Les gouvernements doivent fournir à leurs citoyens une variété d'opportunités récréatives accessibles et de grandes qualités.
  3. L'individu est la plus importante ressource en loisir et en récréation. En conséquence, les gouvernements doivent fournir les moyens pour acquérir les habilités et les compréhensions nécessaires pour maximiser leurs expériences de loisir.
  4. Les individus peuvent utiliser les opportunités offertes par le loisir pour le développement personnel, pour le développement de relations sociales, pour accroître leur intégration sociale, développer leurs communautés et leurs identités culturelles aussi bien que pour développer la compréhension et la coopération internationale.
  5. Les gouvernements doivent s'assurer pour l'avenir de la disponibilité d'expériences de loisir enrichissantes en maintenant la qualité de l'environnement physique, social et culturel.
  6. Les personnes effectuant la promotion du loisir doivent être entraînées à aider les individus dans l'acquisition d'habiletés, dans la découverte et le développement de leurs talents et dans l'élargissement de leur connaissance des opportunités récréatives.
  7. Les citoyens doivent avoir accès à toutes les formes d'information sur le loisir, les utiliser pour rehausser leur compréhension et leur influence sur les politiques locales et nationales.
  8. Les institutions éducatives doivent consacrer tous les efforts à enseigner la nature et l'importance du loisir et comment intégrer cette connaissance dans leur style de vie personnelle.

Histoire du loisir au Québec

Nous pouvons retracer l'évolution du loisir au Québec grâce à trois documents de référence. Il s'agit tout d'abord du Livre vert sur le loisir au Québec, présenté par Claude Charron, alors ministre délégué au Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports en octobre 1977. Ce document présente l'évolution du loisir de 1960 à 1977, dresse un portrait de la situation actuelle (années 1970) et propose des pistes à venir.

Ensuite vient le Livre blanc sur le loisir au Québec, présenté également par Claude Charron, alors ministre délégué au Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports en septembre 1979. Ce document retrace le cheminement de 1962 à 1977, présente le Livre vert de 1977 et le Livre blanc sur le développement culturel de 1978 ainsi que la consultation de 1978. Il présente également l'esprit et les orientations de la politique du loisir et les propositions de structures pour la mise en oeuvre de la politique.

Finalement, un document de Michel Bellefleur, professeur à l'Université du Québec à Trois-Rivières, intitulé Bilan de l'évolution socio-politique et historique du loisir au Québec depuis le Livre blanc sur le loisir de 1979, dresse un portrait de l'évolution du loisir depuis la parution du Livre blanc en 1979 jusqu'au Cadre d'intervention gouvernementale en matière de loisir et de sport Pour un partenariat renouvelé publié par le ministère des Affaires municipales en 1997.

Ces trois documents sont téléchargeables en suivant ce lien.

Regroupement national

Conseil québécois du loisir